Des hackers chinois auraient espionné les États-Unis en utilisant des portes dérobées mises en place pour les écoutes téléphoniques légales

Hacker Backdoor


La Chine aurait espionné les États-Unis en utilisant des portes dérobées mises en place pour les écoutes téléphoniques et la surveillance numérique (légales), rapporte le Wall Street Journal : un épisode qui sonne comme un avertissement pour les opposants au projet européen de règlement CSAR, une loi européenne en discussion qui prévoit d’imposer aux messageries chiffrées de telles portes dérobées.

« Des intrusions historiquement significatives et inquiétantes », « une faille de sécurité potentiellement catastrophique » : des hackers liés à la Chine auraient utilisé les systèmes légaux d’écoute téléphonique ou de surveillance numérique pour ponctionner de très nombreuses informations, en toute discrétion. L’interception  aurait duré des mois, voire plus longtemps, dévoile le Wall Street Journal, samedi 5 octobre.

Lorsque la « sécurité nationale » est en jeu, les entreprises télécom ont l’obligation, aux États-Unis, d’intercepter des informations, sur décision de justice ou à la demande des autorités. Nos confrères ne décrivent pas quels moyens sont utilisés pour capter ces informations comme des conversations écrites ou orales, ou de données de connexion Internet. Selon le Wall Street Journal qui se base sur des personnes au fait du dossier, les pirates pourraient avoir eu accès pendant des mois, voire plus longtemps, à des infrastructures de réseau utilisées dans le cadre légal. Une enquête active serait en cours, les analystes cherchant à estimer dans quelle mesure le groupe de hackers a exfiltré une partie des données.

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La Chine déclare être fermement opposée aux cyberattaques et aux vols informatiques

Les enquêteurs chercheraient à savoir si les pirates ont aussi eu accès aux routeurs de Cisco Systems, des composants essentiels du réseau qui acheminent une grande partie du trafic Internet. Les réseaux de Verizon Communications, AT&T et Lumen Technologies seraient concernés par l’intrusion, détaillent nos confrères. À l’origine de cette interception : Salt Typhoon, un groupe de pirates chinois actif depuis 2020, qui aurait réussi à collecter de nombreuses informations auprès de fournisseurs d’accès à Internet. Ces derniers comptent parmi leurs clients des entreprises ainsi que des millions d’Américains, détaille le Wall Street Journal.

Selon une personne au fait de l’attaque, citée par nos confrères, le gouvernement américain considérait ces intrusions comme « historiquement significatives et inquiétantes ». La Chine, dans un communiqué, a précisé qu’elle s’opposait fermement aux cyberattaques et aux vols informatiques sous toutes leurs formes.

En Europe, l’épisode doit sonner comme un avertissement, estiment les défenseurs de la vie privée

Pour les défenseurs du droit à la vie privée en Europe, cet épisode doit sonner comme un avertissement. Meredith Whittaker, à la tête de la messagerie chiffrée Signal, explique sur X qu’il « est impossible de construire une porte dérobée que seuls les “gentils” peuvent utiliser. Lorsque l’ensemble de la communauté tech affirme que la législation européenne sur le « Chat Control » (le contrôle des conversations, NDLR) de l’UE et d’autres mesures similaires constituent de graves menaces pour la cybersécurité, il ne s’agit pas d’une exagération ».

En Europe, un projet de règlement, appelé « Chat control » par ses détracteurs, prévoit la mise en place de portes dérobées destinées aux enquêteurs, qui devraient être « installées » par les messageries chiffrées.

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La mesure est fermement combattue par de nombreux défenseurs des droits, qui estiment que si l’on construit des portes dérobées, même à des fins légitimes ou légales, elles seront aussi exploitées par les hackeurs.

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Le texte sera discuté par le Conseil (la représentation des 27 pays de l’Union européenne) mercredi 9 et jeudi 10 octobre.

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