PSSR, ray-tracing, upscale IA, GPU… Durant sa « présentation technique », Sony voulait mettre l’accent sur les capacités graphiques de la PS5 Pro, mais tout ce que les joueurs ont retenu, c’est le prix de la nouvelle console : les 799 € ont du mal à passer, et c’est peu dire. Mais ce qui va justifier le prix de la console, ce sont les jeux. Et il n’est pas sûr que le constructeur ait réussi à faire passer le message.
Insensé, fou, délirant… Les réactions fusent depuis la présentation de la PS5 Pro. Mais ces qualificatifs ne concernent pas les nouvelles capacités graphiques de la console : ils se rapportent au prix demandé par Sony ! Le constructeur a eu la main lourde : 799 €, c’est 350 € de plus que la PS5 Slim « édition numérique » qui coûte 449 €.
Le pari risqué de Sony
En ajoutant le lecteur Blu-ray (119,99 €), la PS5 Pro revient à 919 €, soit 250 € plus cher que la PS5 Slim « standard ». Évidemment, ça pique un peu. La PS5 Pro se positionne comme l’une des consoles de salon les onéreuses jamais sorties, et la plus chère des PlayStation.
Lire Sony officialise la PS5 Pro : puissance graphique, date de sortie… et prix salé
Sony fait valoir un gain de 45 % en puissance graphique, un meilleur ray-tracing et un upscale PSSR (PlayStation Spectral Resolution) qui renvoient aux oubliettes les modes Qualité et Performance qui sont autant de compromis pour les joueurs. À une condition cependant : que les jeux soient étiquetés « PS5 Pro Enhanced ». Ils pourront dès lors rouler en 4K à 60 FPS, et même 120 FPS pour certains d’entre eux.
Sony a listé une dizaine de titres qui bénéficieront d’un patch gratuit. Sans surprise, on retrouve quelques uns des gros jeux des studios maison : Horizon Forbidden West, Marvel’s Spider-Man 2, Ratchet & Clank: Rift Apart, The Last of Us Part II Remastered, Gran Turismo 7…
Des éditeurs tiers se sont aussi engagés à optimiser leurs jeux : Alan Wake 2 (de Remedy), Assassin’s Creed Shadows et The Crew Motorfest (Ubisoft), Demon’s Souls (FromSoftware), Dragon’s Dogma 2(Capcom), Final Fantasy 7 Rebirth (Square Enix), Hogwarts Legacy (EA)…
Néanmoins, bon nombre de ces jeux ont déjà quelques années de vol au compteur et certains d’entre eux sont même disponibles aussi sur PS4. Pas sûr que les joueurs ayant platiné ces titres veuillent acheter une PS5 Pro pour revivre les mêmes aventures, même en 4K à 60 FPS. Durant cette fameuse présentation technique, Mark Cerny l’architecte logiciel de la PS5 a tenté de convaincre du bien fondé de la console en multipliant les comparaisons entre les modes de fidélité et de performance de la PS5 par rapport aux prouesses de la PS5 Pro.
On ne peut pas dire que la démonstration a été très probante : les feuilles des arbres sont plus nettes, on voit mieux les personnages dans la foule au loin… La comparaison des framerates est plus convaincante ; le mode performance, qui privilégie la fréquence d’affichage à la qualité des graphismes, serait d’ailleurs le choix de prédilection des joueurs PS5.
Au-delà, c’est aussi et surtout la question des jeux qui est centrale car après tout, c’est la raison d’être d’une console. Sony promet que d’autres titres seront estampillés « PS5 Pro Enhanced » à l’avenir, il faut espérer qu’ils soient nombreux et variés car sinon, quel intérêt d’acheter cette nouvelle machine ? On imagine bien que les studios Sony seront au rendez-vous pour chacun de leurs blockbusters — ils ne sont malheureusement pas si nombreux !
Le suivi logiciel reste à confirmer chez les éditeurs tiers. Hors exclusivités de plus en plus rares, les studios sortent leurs jeux sur plusieurs plateformes pour mieux les rentabiliser, voire tout simplement pour rentrer dans leurs frais. Face à des budgets toujours plus importants, l’industrie cherche à rationaliser le développement : optimiser un jeu spécifiquement pour une console qui ne s’adresse qu’à une toute petite niche pourrait être perçu comme une perte de temps et d’argent.
Histoire de donner un peu de lustre à sa PS5 Pro, Sony fait également miroiter une fonction Game Boost qui va améliorer plus de 8 500 jeux PS4 : au programme, une meilleure stabilité, des améliorations de performance et de résolution. C’est toujours bon à prendre, mais ce bonus sympathique ne justifie pas l’acquisition de la nouvelle console.
Au bout du compte, PlayStation va devoir sortir son bâton de pèlerin et convaincre les éditeurs (le cas échéant avec un gros chèque) d’optimiser leurs jeux à la PS5 Pro. Le moment de vérité est programmé à l’automne 2025, pour le lancement de GTA VI : le jeu de Rockstar sera-t-il pleinement compatible avec la console ?
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.