« Désolé, mais nous n’allons pas revenir sur notre réglementation » sur le Numérique, tacle la numéro 2 de Bruxelles

« Désolé, mais nous n’allons pas revenir sur notre réglementation » sur le Numérique, tacle la numéro 2 de Bruxelles



Pour Teresa Ribera, la Commissaire européenne chargée de la Concurrence, l’Union européenne doit écouter, mais ne jamais céder aux exigences de l’administration américaine.

« L’Europe doit défendre plus vigoureusement son système réglementaire afin de rester compétitive à l’échelle mondiale ». Elle doit donc résister aux pressions de Donald Trump : voilà le message brandi par Teresa Ribera, la commissaire européenne chargée de la Concurrence dans l’Union européenne (UE), dans un entretien accordé au Financial Times, ce vendredi 26 décembre.

« Ce n’est pas un hasard si ce sont les programmes écologiques et numériques (européens, NDLR) qui sont menacés. Ils sont les principaux moteurs de la compétitivité », a déclaré la vice-présidente de la Commission chez nos confrères. Pour la numéro deux de l’exécutif européen, l’Europe doit soutenir ses lois sur le Numérique ainsi que ses normes écologiques, a-t-elle plaidé, alors que certains membres à Bruxelles militent pour alléger davantage la règlementation actuelle.

Et s’il est nécessaire de rationaliser les règles existantes, l’Europe doit « rester fidèle à ses valeurs », a-t-elle soutenu. « Si nous perdons notre identité, nos valeurs, la confiance de notre peuple, nous ne serons plus en mesure de négocier quoi que ce soit (…) », a ajouté l’Espagnole.

« Écouter, mais ne jamais céder »

Sans nommer directement Donald Trump, la Commissaire européenne a ajouté que l’UE devait bien écouter, mais ne jamais céder aux exigences de l’administration américaine. Washington demande depuis des mois au Vieux continent d’abandonner ses lois sur la réglementation des réseaux sociaux, ainsi que ses règles relatives aux chaînes d’approvisionnement durables et à la déforestation. Ce sous peine de se voir imposer des nouveaux droits de douane et des sanctions.

La menace avait été qualifiée de « chantage inacceptable » par la Commissaire, un ton qui contraste avec celui d’Ursula von der Leyen, à la tête de l’exécutif européen. La présidente de la Commission européenne a toujours pris soin de ne pas critiquer frontalement le locataire de la Maison-Blanche.

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Mardi dernier, la tension entre le Vieux et le Nouveau continent est montée d’un cran, après que le gouvernement de Donald Trump a opté pour une mesure inédite. Washington a interdit de séjour l’ex-commissaire européen chargé du Numérique, le Français Thierry Breton, ainsi que quatre autres personnalités européennes. La sanction a soulevé une salve d’indignations sur le Vieux continent.

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« J’ai dû, me lever et dire : désolé, mais nous n’allons pas revenir sur notre réglementation simplement parce que vous ne l’aimez pas »

« Il y a eu des moments où nous avons dû, où j’ai dû, me lever et dire : désolé, mais nous n’allons pas revenir sur notre réglementation simplement parce que vous ne l’aimez pas », a martelé Teresa Ribera. Bien que Bruxelles se soit lancée dans un processus de simplification de ses normes, avec la crainte, pour certains, de voir certaines règles fondamentales être démantelées, l’Union européenne a continué d’appliquer ses lois sur le Numérique.

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Fin 2025, des enquêtes ont été ouvertes sur la possible position dominante d’Amazon et de Microsoft dans le secteur du cloud, un secteur jusque-là épargné par Bruxelles. Les modèles d’intelligence artificielle de Google et de WhatsApp (Meta) sont aussi passés au crible. La Commission a aussi infligé une amende salée à X, le réseau social d’Elon Musk, pour violation du DSA, le « Digital Services Act » ou règlement européen sur les services numériques.

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Bien que la sanction soit arrivée tardivement, après deux longues années d’enquête, l’amende avait suscité l’ire d’Elon Musk qui avait appelé à « abolir l’UE », accusée de censurer « la liberté d’expression ». Pourtant, l’UE doit continuer à se positionner comme un organisme de normalisation mondial, malgré les pressions américaines, a plaidé la Commissaire européenne en charge de la Concurrence.

« En tant qu’Européens, nous ne pouvons pas parier sur un nivellement par le bas. Nous savons que c’est grâce à la réglementation que nous créons ces normes élevées », a-t-elle martelé. « Et il n’y a pas un seul acteur économique en Europe qui ne comprenne ou ne nie le fait que ces normes élevées leur permettent d’améliorer leur situation concurrentielle », avance-t-elle.

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