deux ans de prison avec sursis requis contre l’adm …

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Le parquet de Paris a requis une peine de deux ans de prison avec sursis et une amende de 30 000 euros contre Quentin C., un jeune homme de 26 ans suspecté d’être l’administrateur d’un channel Telegram douteux dénommé « Fast Scama« . Cette affaire a été examinée jeudi dernier par les magistrats de la 13e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris.

Plus précisément, il est poursuivi pour administration d’une plateforme en ligne permettant la cession de produits illicites, complicité d’escroquerie et de plusieurs infractions relatives au piratage informatique, et enfin pour collecte de données à caractère personnel par moyen frauduleux, déloyal ou illicite.

Ce compte Telegram spécialisé dans la vente de kits de hameçonnage comptait à sa fermeture plus de 1700 abonnés. Il s’était retrouvé cet automne dans le viseur des policiers de la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C). En enquêtant sur le piratage dont avait été victime Île-de-France mobilités, ces derniers ont en effet repéré ce channel proposant des « scamas personnalisés », c’est-à-dire des kits de hameçonnage visant des banques ou des services en ligne, vendus plusieurs dizaines ou centaines d’euros selon leur degré de personnalisation.

Recherches en sources ouvertes

Grâce à des recherches en sources ouvertes et des réquisitions judiciaires fructueuses, les policiers ont réussi à identifier un suspect, un jeune homme vivant en Corse. Arrêté en avril 2024, ce jeune homme a admis en garde à vue être l’administrateur de la chaîne et le développeur des kits de phishing.

Cet électricien, absent lors de son procès, avait expliqué aux policiers être un passionné de l’informatique autodidacte. Il estimait ses revenus illégaux à environ 10 000 euros, une somme intégralement dépensée dans les paris sportifs. Toutefois, les investigations avaient mis en lumière des mouvements financiers largement plus importants sur un compte crypto, de l’équivalent d’environ 172 000 euros.

Selon son avocate, Margot Bisson, l’ampleur de ce magot est due aux fluctuations du cours des crypto-monnaies. Dans un message vocal cité à l’audience, le jeune homme signalait toutefois être en relation avec des « allôteurs », ces escrocs au faux conseiller bancaire, une forme de criminalité extrêmement lucrative.

Système pyramidal

« Pour un administrateur comme lui, nous avons » derrière des « millions de victimes impactées »au bout du compte, car « visées par des escroqueries », signalait de manière générale la substitut du procureur Audrey Gerbaud. « C’est un système pyramidal », ajoutait-elle, tout en admettant qu’il est impossible de chiffrer précisément le préjudice des victimes, ces dernières n’étant pas identifiées.

« C’est peut-être dur à croire mais il a fait cela par amour de l’informatique, il vendait ses faux sites 50 euros, rétorquait la défense lors de l’audience. Il est immature, il ne voyait pas les victimes » causées par ces kits de hameçonnage.

Et d’ajouter: « Qu’on ne fasse pas croire qu’il s’agit » d’une grande entreprise criminelle, « il est tout seul chez lui derrière son écran ». Une activité frauduleuse qui constituerait au final « une goutte d’eau dans l’océan de l’escroquerie », remarquait enfin Margot Bisson. Le délibéré sera rendu à la mi-septembre.



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