Les fournisseurs du numérique en France ont acté la tendance au net ralentissement du marché en fin d’année dernière.
Les revenus du secteur ont enregistré une croissance de 3,5% quand quelques mois plus tôt les prévisions tablaient sur plus de 5%.
“Après une décennie de croissance soutenue, le secteur numérique entre dans une phase de stabilisation”, analysait Numeum. Ces perspectives influent sur les projets de recrutement, notait en outre le rapport semestriel.
Recruter des profils aux compétences critiques
Le cabinet de recrutement Robert Half se veut plus optimiste pour 2025. Celui-ci identifie cinq grandes tendances pour l’année, dont l’ambition des entreprises d’investir “dans la création de postes stratégiques pour attirer des talents clés”.
Et les fonctions IT figurent parmi celles jugées les plus stratégiques pour les organisations. Au global, Robert Half prévoit une hausse de 7% des embauches en CDI au cours du premier semestre 2025 (par rapport à juillet 2024).
“Les entreprises passent d’un simple maintien des effectifs à la création de postes qualifiés”, notamment sur les métiers du numérique. L’étude anticipe en outre “une montée en puissance des recrutements en intérim et en mode projet” dans l’IT & Digital (+8 %).
L’IA et son intégration exigent des talents
“En 2025, les entreprises ne se contenteront plus de pourvoir des postes vacants : elles investiront et miseront sur des profils aux compétences critiques pour renforcer leur compétitivité et leur innovation dans un marché en constante évolution”, considère Matthieu Imbert Bouchard, le directeur du cabinet en France.
Sur ces postes, l’IA (en particulier générative) n’est pas perçue comme une menace. Au contraire, les entreprises ont besoin de compétences pour mettre en œuvre des projets au haut niveau de complexité. Le manque de compétences est d’ailleurs un des principaux freins à la réussite de ces initiatives.
L’utilisation de l’IA au travail constitue une seconde grande tendance de 2025. Pour Robert Half, l’outil IA est “destiné à apporter plus de valeur ajoutée dans de nombreux métiers.” Mais pour intégrer et utiliser efficacement l’IA, les entreprises doivent former, et bien.
Massification des programmes de formation à l’IA
La formation est à ce titre “un enjeu essentiel”, prévient le cabinet. La prise de conscience semble d’ailleurs au rendez-vous. 44% des entreprises prévoient de lancer des programmes de formation internes en 2025.
32% se tourneront vers des formations externes ou des plateformes de partage de connaissances. Pour dérouler ces démarches, les organisations bénéficient d’une “perception globalement positive des salariés”.
43% des collaborateurs estiment que l’IA aura un impact bénéfique sur leur poste, notamment “en rendant leurs compétences plus demandées.” Ainsi, seuls 17% exprimeraient des craintes quant à l’obsolescence de leur emploi.