A votre domicile, tout est connecté. Vous vous êtes équipé de volets roulants automatisés Somfy, d’un thermostat intelligent Legrand, de lampes connectées Philips Hue. A l’heure du coucher, vous aimeriez, d’une simple pression, pouvoir simultanément éteindre les lumières, fermer les volets, baisser la température de votre logement et activer le système d’alarme. Le hic, c’est que ces différents dispositifs fonctionnent dans des environnements propriétaires, les rendant difficilement interopérables.
Matter arrive à point nommé pour résoudre ce problème de compatibilité. Ce nouveau standard de communication vise à simplifier l’installation, la configuration et l’interaction des objets connectés en proposant un langage commun.
La version 1.0 de Matter a été publiée en mai dernier par la Connectivity Standards Alliance (CSA), qui regroupe la plupart des fabricants de l’internet des objets dont Amazon, Apple, Comcast, Google, Huawei, Samsung, Schneider Electric ou Somfy.
Vedette surprise du dernier CES
Le véritable coup d’envoi a été donné à la dernière édition du CES. Matter a été la vedette surprise de la grand-messe du numérique de Las Vegas. Nanoleaf a dévoilé une gamme complète de produits d’éclairage connecté compatible avec la nouvelle norme. Amazon et Apple ont fait de même en ce qui concerne leurs enceintes connectées. Pas moins de 17 appareils Echo, pour le premier, et le nouvel HomePod 2, pour le second, supportent Matter.
Samsung est allé encore plus loin en présentant SmartThings Station. Ce « hub » domotique se présente sous la forme d’un petit boîtier qui permet à l’aide de boutons de configurer différents appareils compatibles Matter et de créer des routines associant un thermostat, un système d’air conditionné, une smart TV ou tout type d’appareil branché sur une prise de courant connectée.
Au total, quelque 600 appareils seraient déjà certifiés Matter. Si le standard a été pensé pour la domotique, il pourrait intéresser d’autres domaines. La CSA a récemment annoncé la création d’un groupe de travail afin de favoriser l’adoption de Matter chez les fabricants d’objets connectés dédiés à la santé et au bien-être. Il travaillera notamment sur le maintien à domicile des personnes âgées ou fragiles, grâce à la télésurveillance ou la gestion à distance des maladies chroniques.
Un cousin pas si éloigné de Thread et ZigBee
Sur le plan technique, les promoteurs de Matter ne sont pas partis d’une feuille blanche. Le standard repose sur les technologies de communication existantes comme le Wi-Fi, Ethernet et les protocoles de réseau sans fil Bluetooth LE (Low Energy), Thread et ZigBee – Connectivity Standards Alliance s’appelait avant la ZigBee Alliance.
Pour associer un appareil compatible au réseau, il n’est plus nécessaire de passer par l’application du fabricant. La nouvelle norme détecte automatiquement les appareils à connecter. Il suffit alors de scanner un QR code et de renseigner un code de sécurité pour assurer la liaison.
Une fois le réseau en place, Matter fonctionne en Wi-Fi sur la bande de fréquence 2,4 GHz, de loin la plus couramment utilisée par les objets connectés. En revanche, le standard repose uniquement sur IPv6, ce qui exclut de facto les appareils restés sur des adresses en IPv4. IPv6 apporte, en contrepartie, un surcroit de sécurité en assurant un chiffrement en AES 128 bits. Un plus sachant que les objets connectés, généralement faiblement sécurisés, constituent un cheval de Troie privilégié par les cybercriminels.
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