Donald Trump vient de nommer un « tzar de l’IA et des cryptos » au sein du gouvernement. David Sacks, entrepreneur et figure phare de la Silicon Valley, sera chargé d’orienter la politique des États-Unis dans le domaine de l’intelligence artificielle et des cryptomonnaies. Proche d’Elon Musk, il plaide pour une régulation plus souple.
Quelques semaines avant son investiture, Donald Trump continue de dévoiler le nom des membres de son futur gouvernement. Après avoir nommé Elon Musk à la tête du ministère de l’efficacité gouvernementale, le 47ᵉ président des États-Unis a décidé de faire de David Sacks, l’ancien directeur de l’exploitation de PayPal, son conseiller en matière d’intelligence artificielle et de cryptomonnaies. Par ailleurs, Sacks sera chargé de présider une « commission de conseil présidentielle sur la science et la technologie ».
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IA et crypto, « deux secteurs clés »
Dans le communiqué publié sur Truth Social, son propre réseau social, Donald Trump indique que David Sacks sera le « tzar de l’IA et des cryptos » de son administration. L’entrepreneur et investisseur de la Silicon Valley sera chargé de guider la politique du gouvernement « dans le domaine de l’intelligence artificielle et des cryptos, deux secteurs clés pour la compétitivité future des États-Unis ».
« La tâche de David sera de faire des Etats-Unis le leader mondial incontesté dans ces deux domaines », ajoute le milliardaire républicain.
Tout porte à croire que les propositions formulées par Donald Trump durant la campagne présidentielle n’étaient pas que des promesses en l’air. Le successeur de Joe Biden semble bien décidé à changer l’approche des États-Unis en matière de cryptomonnaies. Dans la même optique, Trump a nommé l’avocat républicain Paul Atkins à la direction de Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur boursier américain, afin de remplacer le controversé Gary Gensler.
Ces choix laissent entrevoir un véritable assouplissement de la régulation autour des cryptomonnaies. Trump souligne d’ailleurs que son nouveau « tzar de l’IA et des cryptos » travaillera sur « un cadre juridique afin que l’industrie crypto » dispose de la « clarté qu’elle demandait et puisse prospérer aux États-Unis ». Notez que Trump emploie le mot russe « tzar », qui signifie « autocrate », c’est-à-dire un souverain qui exerce un pouvoir absolu, souvent de manière autoritaire, sans contrôle. Ce terme est généralement associé à une gouvernance dans laquelle toutes les décisions reposent sur une seule personne.
Proche du courant de pensée libertarien, David Sacks s’est d’ailleurs toujours opposé une régulation sévère du monde de la technologie. L’entrepreneur plaide pour une régulation qui laisse plus de place aux initiatives des entreprises et des individus. Aux dires de Trump, Sacks « protégera la liberté d’expression en ligne et nous éloignera des préjugés et de la censure de Big Tech ». Dans le même ordre d’idée, le futur président a nommé Brendan Carr, qu’il décrit « un guerrier de la liberté d’expression », à la tête du régulateur américain des télécoms, la FCC (« Federal Communications Commission »).
Plus concrètement, le conseiller devrait servir de liaison entre Trump, le Congrès et les agences fédérales sur les sujets liés aux cryptomonnaies et à l’intelligence artificielle. Il devrait jouer un rôle central dans la manière dont le gouvernement fédéral adoptera et régulera l’IA générative, en plein boom depuis la sortie de ChatGPT il y a deux ans.
Là encore, Sacks devrait plaider pour une régulation moins envahissante. De son côté, Trump s’est déjà engagé à abroger certains décrets promulgués par Joe Biden, qui entravent « l’innovation en matière d’IA et impose des idées de gauche radicale sur le développement de cette technologie ».
Qui est David Sacks ?
David Sacks est un entrepreneur et investisseur influent dans le monde de la technologie. En tant que directeur des opérations de PayPal, il a contribué à son essor avant son rachat par eBay en 2002. Depuis le rachat, il est surtout connu pour faire partie de la “PayPal Mafia”, un groupe d’anciens dirigeants de PayPal à l’origine de nombreuses réussites dans la Silicon Valley.
Par ailleurs, Sacks s’est aussi fait remarquer en tant que cofondateur de Yammer, un outil de communication interne pour les entreprises, qui a été racheté par Microsoft en 2012 pour 1,2 milliard de dollars. L’entrepreneur a aussi lancé Craft Ventures, un fonds de capital-risque qui soutient des startups innovantes, dont SpaceX, Reddit et ClickUp. Fervent défenseur des cryptomonnaies, il estime que des monnaies numériques comme le Bitcoin incarnent la « vision originale » de PayPal, celle d’un système dans lequel l’argent circule sans sortir d’une base de données sécurisée.
Sacks a été un acteur clé dans la mobilisation des donateurs issus du monde de la tech pour la campagne de Trump, notamment en co-organisant une levée de fonds en juin dernier à son luxueux domicile de San Francisco. En miroir de Jared Isaacman, qui prendra la direction de la NASA, David Sacks fait partie des proches d’Elon Musk, l’un des plus fervents partisans de Donald Trump durant la campagne présidentielle. Sacks et Musk se sont rencontrés à l’époque de PayPal.
Comme Musk, Sacks occupera un poste de conseiller spécial au sein du gouvernement. Il pourra travailler jusqu’à 130 jours par an, avec ou sans rémunération, et ne sera pas contraint d’abandonner ses autres postes à responsabilité, notamment chez Craft Ventures.
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