Trois sites pornographiques ont été désignés comme « très grandes plateformes en ligne » par les institutions européennes en vertu de la loi sur les services numériques de l’Union européenne, dite DSA. Cela signifie qu’ils auront de nouvelles obligations en matière de vérification de l’âge et de suppression des contenus illégaux.
La Commission européenne a déclaré que les trois sites « atteignent le seuil de 45 millions d’utilisateurs mensuels moyens dans l’UE ».
Les sites devront se conformer aux obligations de la loi sur les services numériques d’ici à février 2024, dans moins de deux mois.
« Une plus grande responsabilité de leurs algorithmes et de leurs processus »
Le fait d’être désigné comme VLOP (Very large online platforms) signifie que ces sites devront aussi procéder à des évaluations des risques et atténuer la diffusion de contenus illicites.
« Je me félicite des désignations de Pornhub, XVideos et Stripchat en tant que très grandes plateformes en ligne. Cela permettra un examen plus approfondi et une plus grande responsabilité de leurs algorithmes et de leurs processus », a déclaré Margrethe Vestager dans un communiqué.
La Commission a annoncé une première série de 17 très grandes plateformes en ligne et deux très grands moteurs de recherche en ligne en avril 2023. Cette liste comprenait notamment Amazon, l’App Store d’Apple, Facebook, Instagram, X (alors connu sous le nom de Twitter), YouTube et Google Search. Mais cette liste ne comprenait aucun service spécifique à la pornographie jusqu’alors.
XVideos déclare avoir 160 millions de « destinataires mensuels moyens »
Un service est considéré comme une « très grande » plateforme s’il compte au moins 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans l’Union européenne.
XVideos déclaré avoir 160 millions de « destinataires mensuels moyens » de son service dans l’Union européenne. Pornhub a déclaré avoir 33 millions d’utilisateurs mensuels, mais son inclusion dans la liste des nouveaux VLOP signifie que l’UE ne croit pas à ces chiffres.
La désignation de ces sites intervient dans un contexte d’efforts croissants des autorités pour imposer une vérification plus stricte de l’âge des sites pornographiques.
Travail en France également sur ce sujet
En France le gouvernement souhaite imposer un contrôle, auquel la CNIL met toutefois des conditions pour assurer une conformité avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Pour prévenir l’accès aux sites X par des mineurs, Docaposte a annoncé en novembre dernier tester la preuve d’âge.