Souvent pointée du doigt pour ses émissions de gaz à effet de serre et sa consommation d’énergies fossiles, le secteur de l’aviation étudie différentes alternatives pour se décarboner.
Pendant que les projets d’avions de ligne électriques se développent mais ne pourront sans doute couvrir que des besoins de ligne courtes ou de faible capacité dans un premier temps, l’autre voie reste celle de l’hydrogène.
La compagnie aérienne easyJet y croit fermement et a entamé un partenariat avec Rolls-Royce pour développer une motorisation à hydrogène susceptible d’être utilisée à grande échelle.
Un banc d’essai prometteur
Après les déclarations d’intention au mois d’octobre 2022, les deux firmes avaient promis un premier résultat concret avant la fin de l’année. Il vient d’être apporté avec un banc d’essai mené à Boscombe Down, au Royaume-Uni, et avec un moteur Rolls-Royce AE 2100-A reconditionné pour accepter de l’hydrogène au lieu du kérozène et normalement utilisé sur des avions réalisant des lignes régionales.
Pour compléter la vision de décarbonation, l’hydrogène lui-même était vert, c’est à dire produit à partir d’énergies renouvelables via le site pilote de production d’énergie marémotrice de Eday, dans les îles anglaises des Orcades et fourni par l’EMEC (European Marine Energy Centre).
La démonstration de fonctionnement du moteur à hydrogène sur ce test veut convaincre de l’intérêt de l’utilisation de cette ressource pour l’aviation civile, en attendant de pouvoir réaliser les premiers essais en vol.
Voir plus loin, mais…
La prochaine étape va consister à adapter un moteur Rolls-Royce Pearl 15 un fonctionnement avec de l’hydrogène. Si ces projets entrent dans le cadre d’une stratégie zéro émissions d’ici à 2050, la difficulté, au-delà des aspects techniques de conception des moteurs, sera celle des infrastructures et de l’approvisionnement en hydrogène.
Les problèmes de stockage, conditionnement à bord de l’avion de ligne et de production en quantité suffisante pour un usage régulier et soutenu ne dépendent pas que des avionneurs et des compagnies aériennes, à moins de passer par un hydrogène produit de façon plus polluante.
Autant d’éléments qui pourraient retarder la démocratisation de l’hydrogène dans les avions à la seconde moitié du siècle, même si les pré-requis techniques sont déjà presque à portée de main.