Le milliardaire Elon Musk a fondé en mars une nouvelle entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA), baptisée X.AI et basée dans le Nevada, d’après un document officiel consulté par l’Agence France-Presse sur le registre des sociétés enregistrées dans cet Etat américain.
D’après un article publié vendredi 14 avril par le Financial Times (FT), la nouvelle entité doit rivaliser avec OpenAI, la start-up californienne qui a conçu ChatGPT, un programme d’IA générative capable d’interagir avec les humains et de produire toutes sortes de textes sur demande. Le succès de cette interface depuis sa sortie fin novembre a lancé une véritable course à cette technologie à fort potentiel.
Depuis fin février, différents médias spécialisés ont rapporté qu’Elon Musk investit dans ce domaine. Selon leurs sources anonymes, il a récemment recruté Igor Babuschkin et Manuel Kroiss, tous deux passés par DeepMind, la branche d’IA d’Alphabet (maison mère de Google). Il aurait aussi acheté quelque 10 000 processeurs graphiques (GPU), nécessaires pour entraîner des modèles de langage, c’est-à-dire la fondation des systèmes d’IA générative.
Un empire sous le signe du X
L’entrepreneur a pourtant signé le mois dernier un appel à faire une pause dans la recherche sur les IA de dernière génération. Les centaines de signataires évoquent différents risques liés à cette technologie, et s’interrogent en ces termes : « Est-il souhaitable de développer des esprits non humains qui pourraient au final nous dépasser en nombre et en intelligence, et nous remplacer ? ».
Elon Musk a cofondé OpenAI en 2015, avant de quitter l’entreprise en 2018. Il a depuis critiqué la société, estimant notamment dans un tweet en décembre dernier qu’elle entraîne l’IA à être « woke », c’est-à-dire à « mentir ».
Le document officiel d’enregistrement de X.AI, daté du 9 mars 2023, indique un seul directeur, Elon Musk et un secrétaire, Jared Birchall − un ex-banquier de Morgan Stanley qui gère la fortune du multimilliardaire, selon le FT. « X » est un symbole mathématique que le patron de Tesla, SpaceX, Twitter et Neuralink affectionne particulièrement.
Avant l’acquisition de Twitter il a fait des allusions cryptiques à « X », sa vision d’une application à tout faire (messagerie, réseau social, services financiers…), comme WeChat en Chine. Il a d’ailleurs récemment changé le nom de Twitter en « X Corp », et le siège du réseau social n’est plus dans le Delaware (où se trouvent la plupart des sociétés américaines) mais dans le Nevada. On le retrouve dans le prénom d’un de ses enfants, un garçon baptisé X Æ A- 12.