Dès les premiers jours de la nouvelle année, SpaceX a placé en orbite les premiers satellites Direct to Cell de sa constellation Starlink. Cette fonctionnalité doit permettre d’assurer des communications entre les satellites et des smartphones standard, sans équipement suppémentaire.
Les satellites se comportent comme de véritables antennes cellulaires et acheminent les communications vers les réseaux terrestres des opérateurs partenaires, constituant comme une extension de couverture qui peut aller là les infrastructures terrestres ne le peuvent pas.
Des débits satellite déjà prometteurs
Si les premiers usages sont ceux des cas d’urgence, comme l’illustre déjà le service commercial proposé (avec la constellation de Globastar) par Apple sur ses iPhone et iPad, le système Direct to Cell de Starlink pourra assurer des services texte, mais aussi à plus long terme voix et data mobile en recréant l’équivalent d’un réseau 4G LTE (en attendant de passer à la 5G dans de futures générations de satellites).
C’est donc un projet ambitieux mais d’envergure internationale, et ce d’autant plus que Google a intégré au sein de son OS mobile Android 14 les briques logicielles pour assurer une communication des smartphones par satellite.
Le milliardaire et patron de SpaceX Elon Musk a publié sur son réseau social X un message dans lequel il indique que des essais en Direct To Cell ont permis d’atteindre un débit en pic de 17 Mbps avec un « smartphone Android Samsung non modifié » et avec un opérateur partenaire, non précisé.
C’est un début encourageant pour une communication satellite mobile. Si les satellites Starlink sont en orbite basse, il faut gérer de nombreux éléments techniques, comme la distance, l’effet doppler, la latence, le mouvement rapide des satellites nécessitant des handovers (passage de l’un à l’autre point d’accès) rapides et transparents…
Il y a du monde sur le créneau de la communication satellite / smartphone
Le site SamMobile ajoute que l’essai a été réalisé avec un smartphone Samsung Galaxy S21 Ultra, peut-être un modèle distribué par Verizon, même si SpaceX a signé un partenariat avec T-Mobile pour tester la connexion entre satellite et smartphone aux Etats-Unis.
A noter que Samsung, qui est aussi équipementier télécom, a développé sa propre solution de communication par satellite pour smartphone. Cette dernière n’a toutefois pas été proposée sur les Galaxy S23 ni sur les Galaxy S24 malgré les rumeurs.
Le géant coréen attend vraisemblablement le bon moment pour lancer son service, qui pourra assurer des services texte, voix et data en bidirectionnel, même si Apple est déjà sur le créneau depuis la série iPhone 14, avec un usage limité au texte et au positionnement GPS en situation d’urgence.
Le groupe Qualcomm a également lancé une solution propriétaire Snapdragon Satellite en espérant s’imposer sur ce jeune segment mais les candidats ne se sont pas précipités et son partenaire Iridium a finalement renoncé à participer, préférant se tourner vers des solutions plus globales.