Elon Musk part en guerre contre les réseaux sociaux concurrents de Twitter. Dans un communiqué, publié dimanche 18 décembre, la société écrit que « Twitter n’autorise plus la promotion gratuite de certains réseaux sociaux sur Twitter », précisant que sont concernés Facebook, Instagram, Mastodon, Truth Social, Tribel, Post et Nostr, ainsi que « des liens vers des agrégateurs de réseaux sociaux comme linktr.ee, lnk.bio ». Il devient ainsi interdit de tweeter : « Merci de me suivre @Identifiant sur Instagram ».
We recognize that many of our users are active on other social media platforms. However, we will no longer allow fr… https://t.co/lV6ULnz3sZ
Les utilisateurs qui iront à l’encontre de ce règlement risquent une suspension de leur compte : « Si des violations à la règle restent un acte isolé ou une première infraction, nous pourrons prendre un certain nombre de mesures allant de la suppression d’un ou plusieurs tweets jusqu’au verrouillage temporaire de compte(s) », détaille Twitter. Mais « toute récidive entraînera une suspension permanente », avertit la plateforme.
Les tweets ne sont pas les seuls à être concernés par cette nouvelle politique, puisque la biographie et le nom de l’utilisateur ne peuvent pas non plus contenir de lien, sous peine également de suspension temporaire, voire permanente.
Ces nouvelles règles sont annoncées alors que de nombreux utilisateurs de Twitter ont récemment dit envisager de migrer vers d’autres plateformes, ce qui préoccupe très probablement le nouveau patron de l’entreprise basée à San Francisco. Le changement a aussi suscité l’incompréhension de Jack Dorsey, le cofondateur de Twitter, société qu’il a quittée en 2021. « Pourquoi ? », a-t-il sobrement tweeté.
@TwitterSupport Why?
Suspension puis rétablissement de comptes de journalistes
Elon Musk, qui a racheté Twitter pour 44 milliards de dollars, se veut un fervent défenseur de la liberté d’expression mais a envoyé des messages contradictoires : il a rétabli des comptes qui en étaient auparavant bannis, dont celui de Donald Trump, mais a aussi suspendu celui de Kanye West après la publication de plusieurs messages jugés antisémites et refusé le retour sur la plateforme du complotiste d’extrême droite, Alex Jones.
Il avait suspendu plus tôt dans la semaine les comptes Twitter de plusieurs journalistes, qu’il accusait de mettre sa famille en danger. La polémique avait débuté mercredi lorsque le patron de Tesla et SpaceX avait annoncé suspendre @elonjet, un compte qui rapportait automatiquement les trajets de son jet privé. Certains comptes avaient ensuite tweeté à propos de cette décision. Ceux-ci ont été rétablis samedi, mais certains ont indiqué avoir été sommés d’effacer certaines publications s’ils voulaient pleinement utiliser la plateforme.
Samedi soir, le compte Twitter de Taylor Lorenz, une journaliste du Washington Post qui couvre le secteur des technologies pour le quotidien a été suspendu sur décision d’Elon Musk avant d’être rétabli dimanche. Taylor Lorenz a expliqué avoir posé via Twitter une question à Elon Musk, pour un article qu’elle est en train d’écrire, car elle n’arrivait pas à le joindre par les canaux traditionnels.
Sally Buzbee, rédactrice en chef du Washington Post, a écrit dans un communiqué écrit que la « suspension arbitraire d’un autre journaliste du Post sape davantage l’affirmation d’Elon Musk selon laquelle il a l’intention de faire de Twitter une plateforme dédiée à la liberté d’expression ».
Le patron de Twitter s’est attiré les foudres de l’Union européenne et de l’ONU, la vice-présidente de la Commission européenne le menaçant même de sanctions.