Elon Musk déclare la guerre à ChatGPT. Considérant le chatbot d’OpenAI comme trop censuré, le milliardaire a levé le voile sur Grok, une alternative qui dispose d’un accès en temps réel aux données de la plateforme X (ex-Twitter).
xAI, la dernière start-up d’Elon Musk, vient de lever le voile sur Grok, un chatbot animé par une intelligence artificielle générative. Similaire à ChatGPT, Google Bard ou Claude, le robot conversationnel est taillé pour répondre aux questions de ses interlocuteurs. Comme l’explique xAI, Grok peut « répondre à presque tout et, plus difficile encore, peut suggérer les questions à poser ». Dans un communiqué de presse, l’entreprise, née cet été 2023, assure qu’il n’a fallu que quatre mois pour mettre au point Grok-1.
Le nom Grok provient de l’argot américain. Le terme a fait son apparition au début des années 1960 dans un roman de science-fiction de Robert A. Heinlein, « Stranger in a Strange Land » (« En terre étrangère »). Le livre raconte l’histoire d’un homme né sur Mars, élevé par des extraterrestres, qui retourne sur Terre et s’étonne des aspects étranges de la société humaine. Dans le contexte du récit, Grok est un mot provenant du vocabulaire martien qui signifie « comprendre en profondeur et intuitivement ».
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Un accès en temps réel à X (Twitter)
Pour répondre aux questions de ses utilisateurs, Grok s’appuie sur les données de X, la nouvelle version de Twitter. L’IA générative peut en effet librement accéder en temps réel aux informations sur la plateforme. Pour Elon Musk, c’est « un avantage majeur sur les autres modèles », qui se limitent bien souvent à une base de données restreintes. Par exemple, la version standard de ChatGPT, qui est 100 % gratuite, n’a pas accès aux informations apparues sur le web après septembre 2021. On peut évidemment s’interroger sur l’impact de cette approche sur les réponses générées par Grok.
Plus ouvert que ChatGPT et consorts, Grok est conçu pour répondre aux questions controversées posées par les internautes. Avec Grok, Elon Musk répond ainsi directement à ChatGPT, qu’il considère comme un porte-étendard de l’idéologie « woke », régulièrement fustigée par le milliardaire. Celui-ci considère que les IA actuelles sont trop « politiquement correctes ».
Sur son compte X, Musk précise que Grok est capable de faire des traits d’humour. Il relaie notamment une conversation d’un internaute qui demande à l’IA comment fabriquer de la cocaïne. Au lieu de botter en touche, comme ChatGPT ou Bard, Grok conseille à son interlocuteur de passer un diplôme de chimiste avant de « mettre en place un laboratoire clandestin ». Bien sûr, l’IA ne rentre pas dans les détails. Grok conclut en rappelant que « fabriquer de la cocaïne est illégal et dangereux ».
« Grok est conçu pour répondre aux questions avec un peu d’esprit et a une tendance rebelle, alors s’il vous plaît ne l’utilisez pas si vous détestez l’humour !», met en garde xAI dans l’annonce.
De l’aveu de xAI, le modèle peut parfois « générer des informations fausses ou contradictoires », comme toutes les IA génératives. Du reste, la start-up précise que Grok-1 surpasse la plupart des modèles d’IA du marché, comme GPT-3.5, selon les tests réalisés par ses équipes. Seuls les « modèles qui ont été formés avec une quantité significativement plus importante de données d’entraînement et de ressources de calcul comme GPT-4 » ont obtenu de meilleurs scores lors des épreuves, incluant du codage, du raisonnement ou des mathématiques.
Enfin, la start-up précise que Grok sera bientôt multimodal. Comme ChatGPT, l’IA va pouvoir traiter plusieurs sources de données, comme du texte, de l’audio et des images, en simultané.
Un chatbot réservé aux abonnés Premium+
Pour accéder à la version bêta de Grok, il faut avoir souscrit à l’un des derniers abonnements lancés par X. La semaine dernière, le réseau social d’Elon Musk a en effet annoncé un trio de nouveaux forfaits. Seuls les abonnés de l’offre Premium+, facturée 16 dollars par mois, peuvent accéder à Grok en se rendant à cette adresse. Il faut d’abord s’inscrire sur une liste d’attente pour espérer obtenir un accès à cette première phase de test.
Source :
xAI