Veni, vidi… exii ? Moins de trois mois après avoir racheté Twitter pour 44 milliards de dollars (41,5 milliards d’euros), Elon Musk, le PDG de Tesla et SpaceX – et grand amateur de locutions latines –, pourrait annoncer dans la journée qu’il abandonne le poste de PDG du réseau social. Elon Musk a en effet mis en ligne, dimanche 18 décembre, un sondage sur Twitter demandant s’il devait quitter la direction de la société, et s’est engagé à en suivre les résultats. Après vingt-quatre heures, 57,5 % des plus de 17 millions de votants lui ont répondu « oui ».
Au-delà des débats enflammés sur la personnalité d’Elon Musk et le bien-fondé de son action chez Twitter, le sondage reflète la tension autour de son investissement personnel dans le réseau social, depuis l’annonce de son rachat en avril. Certains de ses admirateurs, des petits actionnaires de Tesla et des analystes financiers, espèrent depuis longtemps qu’il retourne gérer le constructeur automobile, au lieu de s’éparpiller, sachant qu’il possède par ailleurs aussi SpaceX et Starlink.
« Si Elon Musk cesse d’être PDG de Twitter et nomme quelqu’un (idéalement un connaisseur des réseaux sociaux), ce sera une bonne nouvelle majeure pour l’action de Tesla, qui ne serait plus plombée par son implication dans Twitter », a écrit l’analyste Dan Ives, de Wedbush Securities. « En tant que PDG d’une entreprise à 1 000 milliards de dollars, Elon Musk devrait se concentrer sur Tesla et non se disperser et perdre du temps à acheter et gérer une société à 43 milliards », mettait déjà en garde, à la mi-avril, David Trainer, de la société d’investissement New Constructs.
Le sujet est d’autant plus sensible que l’action Tesla a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le rachat de Twitter, réduisant en conséquence la fortune d’Elon Musk, désormais estimée à 163 milliards de dollars, selon Forbes. L’entrepreneur a ainsi perdu, le 13 décembre, son titre d’« homme le plus riche du monde » au profit du Français Bernard Arnault (LVMH).
A la recherche d’investisseurs
La valeur de Tesla est un problème structurel pour Elon Musk. Car Twitter est en mauvaise posture financière, ce qui pousse son nouveau patron à déjà chercher de l’argent : selon les informations du site spécialisé Semafor, plusieurs investisseurs ont été approchés ces derniers jours pour acheter des parts de Twitter au même prix que celui payé par Elon Musk en octobre, soit une valorisation de 44 milliards de dollars. Un montant « surpayé », de l’aveu même de l’acquéreur.
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