La Commission européenne n’agit pas assez rapidement pour faire appliquer les règlements sur les marchés et les services numériques, a accusé Emmanuel Macron. Une situation d’équilibre difficile à trouver pour Bruxelles, alors que les pressions des États-Unis se sont encore intensifiées cette semaine.
Pour Emmanuel Macron, les enquêtes ouvertes par les services de la concurrence de la Commission européenne avancent trop lentement. « Nous avons des dossiers devant la Commission depuis deux ans. C’est beaucoup trop long », a-t-il déploré durant une rencontre avec les lecteurs du groupe de presse EBRA. Ces enquêtes, lancées au nom du règlement sur les services numériques (DSA), concernent Meta, AliExpress, Temu, TikTok ou encore Twitter.
Emmanuel Macron presse Bruxelles d’agir
Pour le chef de l’État, cette lenteur dans le traitement des dossiers est le produit de la « peur » de l’offensive américaine chez une partie des États membres et de la Commission. « Nous avons une bataille géopolitique à mener. Il ne s’agit pas d’ingérences russes, c’est clairement américain, car ces plateformes ne veulent pas que nous les dérangions. » Il est clair que le climat transatlantique est tendu.
Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, les États-Unis n’ont pas de mots assez durs pour fustiger la réglementation européenne sur les marchés et les services numériques qui, il est vrai, concerne surtout de grandes entreprises américaines. Le secrétaire au Commerce de Donald Trump, Howard Lutnick, en visite à Bruxelles en début de semaine, en a d’ailleurs ajouté une couche : si l’UE veut des droits de douane moins élevés sur les importations d’acier et d’aluminium européen sur le sol américain, il va falloir reconsidérer ces textes.
Des déclarations qui n’ont pas manqué de susciter une réponse cinglante de la Commission et de Teresa Ribera, chargée de la Concurrence, pour qui c’est tout simplement du « chantage ». Face aux critiques d’Emmanuel Macron, l’exécutif européen tente de calmer le jeu. « Nous soutenons pleinement notre législation numérique et nous l’appliquons », a assuré le porte-parole Thomas Regnier pour qui « certaines enquêtes prennent plus de temps, car elles sont très larges » et nécessitent des dossiers suffisamment solides « pour être gagnés devant les tribunaux ».
Rappelons que dans le cas du DSA, les sanctions peuvent aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial. Difficile de prendre cela à la légère, ce qui explique aussi en partie pourquoi les procédures prennent tant de temps à aboutir.
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Source :
Politico