Le chef de l’Etat poursuit sa semaine consacrée à la souveraineté industrielle française, des médicaments à l’aviation, en passant par la tech, mercredi 14 juin, jour de l’ouverture du plus grand salon européen consacré à cette discipline, VivaTech, porte de Versailles, à Paris. Emmanuel Macron doit y présenter un plan pour soutenir l’intelligence artificielle (IA) française et plus globalement les start-up de la French Tech, en panne de financements après deux années fastes.
Chantre de la « start-up nation » depuis 2017, le président arpentera comme chaque année les allées pour rencontrer des entrepreneurs avant un discours prévu vers 17 heures et consacré à l’IA et à l’innovation technologique.
« Dans le domaine de l’intelligence artificielle, je veux que la France soit championne et se positionne en pointe de cette nouvelle révolution industrielle. Demain, au salon VivaTech, je ferai des annonces pour que nous accélérions sur le financement, la formation, la recherche. En Européens, nous devons aussi avancer pour réguler et maîtriser cette technologie », a-t-il tweeté mardi.
Au programme de cette septième édition de VivaTech : plus de 2 200 exposants, des conférences de grands patrons internationaux, ainsi que 10 000 représentants d’entreprises, malgré un ticket d’entrée à 620 euros et des stands qui s’arrachent à parfois plus de 100 000 euros.
Mais c’est aussi un événement destiné à populariser la tech, avec des innovations spectaculaires ou ludiques. On y découvrira un masque de ski avec réalité augmentée, un exosquelette pour les soignants, une start-up qui réveille les conducteurs assoupis, un Van Gogh animé par une IA, des robots à roulettes, des drones, des véhicules à hydrogène… Près de 100 000 visiteurs sont attendus pour la journée grand public de samedi.
Elon Musk attendu vendredi
Plus précisément, Emmanuel Macron devrait annoncer de nouveaux financements pour l’IA à la française, dont les modèles de langage francophones, ainsi que des mesures pour encourager les investissements dans l’innovation.
Côté régulation, il souhaite « préempter » certaines dispositions du futur règlement européen sur l’IA pour les mettre en place en France sans attendre, notamment l’obligation d’informer l’utilisateur qu’un contenu est produit par une intelligence artificielle, a précisé l’Elysée. A ses côtés sur scène est attendu Arthur Mensch, PDG de Mistral AI, une start-up fondée par des pointures venues de Google et de Meta (Facebook) et qui vient de lever 105 millions d’euros, un des records français du secteur.
En amont, le chef de l’Etat a d’ailleurs convié à déjeuner des experts du sujet ce vendredi. Dont le responsable de la recherche en IA de Facebook, Yann LeCun, qui a plaidé pour le développement de modèles en open source (« code ouvert ») et doit lui aussi intervenir à VivaTech.
Mais la vraie star du salon cette année sera sans doute Elon Musk, le patron de Twitter, Tesla et SpaceX, qui s’offre le dôme du Palais des sports et ses plus de 4 000 places pour un discours très attendu, la France espérant notamment être choisie pour une future usine Tesla. Un choix emblématique pour un patron de la tech : c’est dans cette salle de spectacle que, dans les années 1990 et 2000, aux grandes heures de l’Apple Expo à Paris, Steve Jobs venait présenter les nouveautés de la marque à la pomme devant des milliers de fans fascinés.