Emmanuel Macron plaide pour « un moment de réveil stratégique » ; un partenariat signé entre la France et les Emirats arabes unis

Emmanuel Macron plaide pour « un moment de réveil stratégique » ; un partenariat signé entre la France et les Emirats arabes unis


La France et les Emirats arabes unis ont conclu un « partenariat stratégique » dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), a annoncé le ministre de l’économie Bruno Le Maire à l’Agence France-Presse, en visite dans le riche Etat du Golfe, mardi 21 mai. L’accord, signé avec le directeur du fonds souverain émirati Mubadala, Khaldoun Al Moubarak, ouvre « une nouvelle ère de coopération économique » entre les deux pays dans ce secteur technologique crucial, en plein essor notamment aux Etats-Unis et en Chine, a-t-il poursuivi.

Pour le ministre, « la France a fait le choix d’être le pays leader en Europe sur l’IA. Et pour cela, nous avons besoin de partenaires », a-t-il déclaré, à la veille du début du salon VivaTech (du 22 au 25 mai) à Paris, le plus grand événement européen sur les nouvelles technologies. « Quatre nouveaux champs de coopération seront ouverts et développés dans les mois à venir », a-t-il expliqué, en citant le développement des compétences et de la recherche, des investissements dans les centres de données, l’industrie des semi-conducteurs et les applications de l’IA.

Le riche pays pétrolier, qui a été le premier au monde à se doter d’un ministre de l’IA en 2017, ambitionne de devenir l’un des leaders mondiaux dans ce domaine d’ici 2031. En avril, le géant américain Microsoft a annoncé un investissement de 1,5 milliard de dollars dans G42, une société d’IA contrôlée par Tahnoon ben Zayed, conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati.

Les relations franco-émiraties se sont considérablement développées ces dernières années, notamment sur le volet de la défense. Nouveau signe de l’approfondissement de ces relations, Bruno Le Maire a affirmé mardi avoir ouvert aux Emirats « la possibilité d’investir dans l’industrie nucléaire civile française ». « C’est un gage de très grande confiance entre les deux pays », a-t-il affirmé.

« Un moment de réveil stratégique », selon Emmanuel Macron

Dans la journée de mardi, une nouvelle start-up française d’intelligence artificielle baptisée H a été lancée et a levé 202,7 millions d’euros auprès de gros investisseurs dont Bernard Arnault, Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Monde) ou Amazon, a annoncé Bpifrance, qui la finance également. Plusieurs anciens de Google DeepMind, la branche du géant américain spécialisée dans l’IA, comptent parmi les fondateurs de H, située à Paris.

« L’équipe de 25 ingénieurs et chercheurs en intelligence artificielle a pour mission d’introduire la puissance de l’IA générative dans les entreprises du monde entier à travers une nouvelle génération de modèles multimodaux spécialisés sur l’action », a décrit Bpifrance.

Sur X, Emmanuel Macron a salué la « bonne nouvelle » que représente, selon lui, le lancement de H : « Des investisseurs choisissent la France pour lancer l’entreprise H, y rassembler des scientifiques de renommée mondiale, et y investir 220 millions de dollars ! » Plus tôt, il a participé à une visioconférence au sommet international sur l’IA qui se tient à Séoul, un sommet dont la France organisera l’édition 2025.

Mardi, le chef de l’Etat s’est aussi exprimé sur la position de la France et de l’Europe dans le secteur, devant plusieurs acteurs de l’IA à l’Elysée. « Au fond, la question qui est posée à la France, à l’Europe, c’est : est-ce qu’on décide les investissements, la politique d’accompagnement qui nous permet de revenir complètement dans la compétition internationale ? », s’est-il interrogé. « C’est un moment de réveil stratégique que nous vivons, qui suppose des choix profonds en termes de recherche, de formation et d’investissement », a-t-il également déclaré.

De 40 000 à 100 000 personnes formées à l’IA par an, comme objectif

Le président français a aussi fait plusieurs annonces dont l’investissement de 400 millions d’euros supplémentaires dans des grands centres de formation sur l’intelligence artificielle. L’objectif est de passer de 40 000 personnes formées par an à 100 000, a-t-il détaillé. La « bataille » de l’IA doit se jouer autour de « cinq grands domaines : les talents, les infrastructures, les usages, l’investissement et la gouvernance », a déclaré le chef de l’Etat.

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Emmanuel Macron a aussi dévoilé le lancement avant la fin de l’année d’un nouveau fonds d’investissement, souscrit à un quart par l’Etat, afin d’accompagner les secteurs les moins bien financés et les plus technologiquement liés à l’IA, les puces électroniques ou encore le cloud. Le pays accueillera aussi un nouveau centre d’évaluation en intelligence artificielle, qui aura vocation à devenir l’un des plus grands centres mondiaux, a ajouté M. Macron.

Pour faciliter l’adoption de cette nouvelle technologie par les Français, le président a aussi confié une mission « d’acculturation des citoyens » au Conseil national du numérique, qui disposera d’une enveloppe de 10 millions d’euros pour organiser des débats, des cafés autour de l’intelligence artificielle à travers la France.

Face aux titans américains comme Google, Microsoft et OpenAI (qui a créé ChatGPT) et à la Chine, la France ambitionne de devenir une place forte de l’IA en Europe. Sa principale pépite est Mistral AI, leader européen du secteur. Mi-mars, un comité spécialisé avait estimé que la France devait investir 5 milliards d’euros par an sur cinq ans dans l’IA si elle voulait faire jeu égal avec les Etats-Unis et la Chine.

Par ailleurs, Microsoft a annoncé le 12 mai qu’il allait investir 4 milliards d’euros dans le développement de data centers en France pour renforcer son infrastructure dans l’intelligence artificielle (IA) et le cloud.

Le Monde avec AFP

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