Sony persiste et signe pour le QD-OLED. Après avoir tourné le dos à LG et au white OLED l’an dernier pour adopter l’OLED façon Samsung et ses Quantum-Dots, le fabricant japonais remet le couvert avec un A95L qui profite de la seconde génération de dalles QD-OLED. Le dernier-né de Sony partage donc la même dalle que l’excellent QD-OLED de Samsung, le S95C que nous avons testé il y a quelques semaines. Comme son concurrent coréen, Sony a également sa propre recette pour tirer parti au maximum de la technologie d’affichage, mais fait-il mieux que Samsung ?
Rappelons également qu’il ne s’agit pas de notre première rencontre avec le A95L. Plus tôt cet été, nous avions pu prendre en main le nouvel OLED de Sony dans les locaux britanniques de la marque, au QG européen de Weybridge. Notre première (excellente) impression se devait d’être confirmée par les tests de notre 01Lab. C’est désormais chose faite, le TV dans sa version 65 pouces étant passé sur les bancs de test de notre labo, nous sommes en mesure d’affirmer qu’il s’agit de notre modèle préféré cette année. Comment le A95L s’est-il imposé face au S95C de Samsung ou au LG G3 ? Réponse dans notre test.
Des changements dans la continuité
Que ce soit sur le design ou les composants qui garnissent sa fiche technique, le A95L est tout de même assez proche de son prédécesseur, le A95K. Côté image, le fabricant s’est essentiellement reposé sur la seconde génération de dalles QD-OLED et sur sa capacité à mieux l’exploiter pour afficher des progrès. Car pour le reste, c’est toujours le Sony Cognitive XR Processor qui est à la manœuvre. Pour autant, et nous le verrons, les améliorations sont notables.
Sony en a surtout profité pour travailler sur le son avec une nouvelle partie audio qui vient muscler l’excellent système Accoustic Surface Audio+ qui équipe traditionnellement les OLED du Japonais. Vous l’aurez compris, si vous avez acheté le A95K, ou tout autre TV OLED de qualité au cours de ces derniers mois, le nouveau bébé de Sony ne devrait pas remettre en cause votre choix. En revanche, pour quiconque souhaite renouveler un téléviseur plus ancien par ce qui se fait de mieux en ce moment, le A95L s’impose comme une excellente option.
Design : quel pied !
Sans avoir particulièrement fait évoluer le design de son téléviseur, Sony a su garder ses points forts et soigner les petits détails. Ainsi, même si l’aspect est relativement classique, on apprécie tout particulièrement la possibilité de régler les pieds selon trois positions, au centre, aux extrémités et même légèrement relevés (environ 7 cm) pour pouvoir loger une barre de son. Notre préférence va à la version avec les pieds excentrés, là où ils sont le moins visibles, qui donne l’illusion que le téléviseur effleure le meuble TV. Attention en revanche, cette configuration est également la plus contraignante en termes d’espace puisqu’elle nécessite un meuble suffisamment grand (plus de 166 cm).
Le reste du design est d’un étonnant classicisme, jusqu’aux deux télécommandes fournies avec le téléviseur (une aurait été largement suffisant). La télécommande la plus épurée a notre préférence et ce d’autant plus qu’elle est la seule dotée d’un système de rétroéclairage, toujours utile. Par ailleurs, celle-ci dispose des raccourcis vers les services de SVOD les plus courants (Netflix, Disney+, Prime Vidéo…) via des touches assez sobres qui ne lui donnent pas, contrairement à certains accessoires rivaux, un aspect de sapin de Noël. Parfois, l’approche assez sobre et classique d’un Sony a aussi du bon…
Enfin, comme son prédécesseur, le A95L est livré avec la Bravia Cam, un accessoire à fixer en haut du téléviseur et qui ne se limite pas à passer des appels en visio. En effet, l’accessoire est également utilisé par l’électronique du téléviseur pour adapter l’image et le son en fonction de la position du spectateur ou encore de la luminosité ambiante. Une autre option, si elle est activée, permet également au TV de se couper lorsque personne n’est présent dans la pièce pour en profiter. Enfin, la Bravia Cam reconnaît une série de commandes gestuelles qui permettent de réaliser des actions basiques telles que monter ou baisser le volume ou mettre un film en pause. Rien à redire côté fonctionnement sur cette option, mais la réalité veut qu’on s’en remette tout de même plus facilement à la bonne vieille télécommande lorsqu’on souhaite interagir avec sa télé. Enfin, dernière précision, un cache permet de bloquer « physiquement » le module caméra de la Bravia Cam si vous deviez remettre en question sa discrétion.
Qualité d’image : la nouvelle référence
La qualité d’image du A95L, nous avait déjà bluffé lors de notre prise en main l’été dernier. Il restait tout de même à confirmer l’impression visuelle par les tests du 01Lab. Ceux-ci sont sans appel : le haut de gamme de Sony est époustouflant sur bien de nombreux points. Il y a d’abord les bases : fidélité et température de couleurs. Sur ces points le QD-OLED de Sony est sans défaut. Le Delta E moyen est de 1,99 (bien inférieur à 3, valeur en deçà de laquelle l’œil humain ne distingue plus les déviations colorimétriques), les niveaux de gris sont parfaits et la température des couleurs épouse la courbe de 6 500 K. Sur ce point, Sony connaît la formule et l’applique avec une grande maîtrise.
Mais là où le A95L impressionne vraiment, c’est sur deux autres points : la luminosité et les angles de vision. C’est simple, sur les trois mesures de luminosité de notre 01Lab, à savoir la luminosité maximale, le pic lumineux en SDR et le pic lumineux en HDR, le téléviseur de Sony obtient les meilleures performances jamais mesurées par notre labo sur une dalle OLED. Sur ce point, le QD-OLED de Sony est légèrement supérieur au S95C de Samsung. Et là où le coréen régnait en maître, à savoir sur les angles et le filtre anti reflet, Sony l’a soit rattrapé soit considérablement réduit l’écart.
Lorsqu’on ajoute à ces performances impressionnantes, le contraste « infini » de la technologie OLED et le traitement d’image soigné de Sony, on obtient une image sublime, y compris sur des contenus HDR exigeants, ou sur des scènes complexes.
Jeux vidéo : sérieux sur toute la ligne
Ce n’est pas cette année qu’un téléviseur signé Sony pourra prétendre être le meilleur compagnon d’une console produite par le même constructeur. Bien que le A95L soit en progrès sur le jeu vidéo, il reste encore en retrait par rapport aux références que sont devenus Samsung et LG en la matière.
Même en QD-OLED, Sony se contente du service minimum, avec un input lag de 16 ms par exemple. C’est au-delà de cette valeur limite de 16 ms que l’on constate un décalage entre l’action à la manette et sa répercussion à l’écran. Le A95L n’est pas victime de ce faux pas, mais il se contente du minimum, là où Samsung avec exactement la même dalle parvient à réduire l’input lag à 9 ms. Même constat du côté de la connectique. Certes, il n’est pas indispensable de rendre tous ses ports HDMI compatibles 2.1 (4K 120Hz ALLM et VRR), mais là où certains font cet effort, Sony se limite à deux ports éligible sur quatre. Sony propose également un mode jeu qui assure l’essentiel mais qui n’est pas aussi dense que celui de LG ou Samsung.
Le A95L peut surtout se vanter de la meilleure qualité d’image en mode jeu. Contrairement à certains de ses concurrents, le téléviseur japonais maintient des couleurs fidèles, même sur la partie gaming. Ça ne vous rendra pas meilleur à NBA 2K, vous ne serez pas plus précis sur Dead Island 2, mais au moins vos yeux en auront pour leur argent.
Bravia Core, un petit plus qui compte
S’il ne sait toujours pas mettre en avant ses compétences en jeu vidéo, Sony a en revanche pris conscience qu’il avait une carte à jouer avec une autre de ses activités. Depuis trois ans maintenant, les téléviseurs haut de gamme de la marque intègrent le service de streaming maison Bravia Core. Celui-ci propose quelques pépites anciennes et plus récentes du catalogue Sony Pictures dans une qualité ébouriffante. Notre séance de « Spider-man : Across the Spider-Verse » restera sans doute le moment le plus intense de ce test du A95L.
Bien que le catalogue soit encore assez réduit en comparaison des plateformes de référence, Bravia Core est un service supplémentaire, pour l’instant exclusif aux TV Sony et un argument de plus lorsqu’ils sont mis en face des modèles voisins. Précision utile : un abonnement de deux ans à Bravia Core est offert pour l’achat d’un A95L.
Google TV. What else ?
Comme à son habitude, Sony a fait confiance à Android pour la partie interface de son téléviseur. C’est Google TV qui se charge d’organiser la page d’accueil de ce A95L et force est de constater qu’à part une boulimie de contenu, il est difficile de lui faire des reproches. Fluide et réactive l’interface est ce qui se fait de mieux actuellement sur le marché TV. Sony a eu aussi la bonne idée d’y ajouter sa propre barre de menus qui permet d’accéder aux réglages les plus courants et même de les modifier à la volée.
Richement pourvu en applications, compatible Chromecast, AirPlay2 et même HomeKit l’OS de Sony est un argument de plus en faveur de Sony lorsque le A95L doit être comparé au S95C de Samsung sous Tizen.
Audio : Sony passe encore un palier
Sur la partie audio, le constructeur japonais ne fait pas les choses comme les autres. Sony mise sur une technologie maison, l’Accoustic Surface Audio+. Celle-ci consiste à faire vibrer la dalle pour produire le son du téléviseur. Aussi originale puisse-t-elle paraître cette technologie n’en demeure pas moins l’une des plus efficaces du marché, ce que nous soulignons régulièrement dans les tests des TV OLED de Sony.
Sans surprise, le A95L repose encore et toujours sur l’Accoustic Surface Audio+, mais contrairement aux précédentes années, Sony a choisi de revoir sa très bonne copie pour la rendre encore meilleure. Résultat : c’est tout la structure du système qui a été modifiée avec l’intégration de deux actuateurs de 10 W ainsi que deux nouveaux woofers (20 W) pour apporter de meilleures basses. Le résultat est très satisfaisant et même s’il n’égale pas les performances d’une barre de son, l’Accoustic Surface Audio+ est l’un des meilleurs systèmes du marché.