Au sein du ministère des Armées, quatre agences dédiées au Numérique militaire vont fusionner en un seul et même organe, le commissariat au numérique de défense (CND). Les objectifs : avoir une seule direction, et mettre fin aux doublons.
C’est un projet qui devrait voir le jour en 2025 : selon des informations de La Lettre du 22 novembre, et de L’Informé du 24 décembre, quatre agences de l’État dédiées au numérique militaire vont fusionner au sein d’un tout nouveau CND, le Commissariat au numérique de défense.
Au sein du ministère de l’Armée, le numérique est aujourd’hui géré par quatre entités différentes qui ont été créées au gré des besoins du secteur :
- la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI) a d’abord été chargée en 2004 de développer la partie informatique de l’armée.
- En 2018, la Direction générale du Numérique et des Systèmes d’information et de communication (DGNUM) a ensuite été créée pour superviser la transformation numérique du ministère…
- Suivie de près par l’Agence du numérique de défense qui, en 2021, a reçu la mission de gérer tous les dossiers numériques stratégiques.
- Est enfin arrivée cette année, en avril 2024, la toute récente Agence ministérielle de l’intelligence artificielle de défense (AMIAD), en charge de l’IA.
Le CND sur pied dès septembre 2025
Pour mettre fin à cette superposition d’agences qui pouvait entraîner des doublons et qui nécessitait une certaine coordination, ces quatre entités vont fusionner en un seul et même organe : le CND. Le dossier est directement porté par le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui promet qu’il n’y aura ni suppression de postes, ni réduction de salaire ou de budget. Ce dernier souligne, dans une adresse du 3 décembre dernier, citée par L’Informé :
« Depuis plus de 20 ans, les réformes du numérique au sein du ministère se sont sédimentées en couches successives. (…) Un décalage de plus en plus grand s’est ainsi créé entre (…) une organisation qui a (…) perdu en lisibilité et en efficacité (…) et le besoin de réactivité et d’agilité ».
« La priorité du commissariat sera de répondre au besoin opérationnel, en soutenant les opérations en cours et en préparant les ruptures technologiques à venir dans la perspective des opérations de demain », a poursuivi le ministre.
Selon Sébastien Lecornu, le CND devrait être sur pied dès septembre 2025. La toute jeune agence AMIAD le rejoindra quinze mois plus tard. « L’avènement de l’intelligence artificielle et son utilisation quotidienne sur le champ de bataille marquent un point de bascule que nous devons préparer pour que nos infrastructures numériques la supportent », a-t-il précisé, toujours cité par nos confrères.
Pour certains, il faut encore aller plus loin
Pour certains, la future fusion ne va pas sans inquiétude : comment en effet des équipes plus dédiées à du support administratif vont-elles réussir à fusionner avec celles dont la mission est surtout de faire la guerre, s’alarment-ils dans les colonnes de L’Informé.
Mais pour d’autres, il s’agit d’une bonne nouvelle, qui pourrait même aller plus loin : pourquoi ne pas appliquer le concept au numérique en général, plaide par exemple sur LinkedIn Henri d’Agrain, le délégué général du Cigref, une association qui regroupe plus de 150 entreprises européennes dont Dassault et Bouygues : « Ce qui vaut pour la défense, vaut également pour le numérique comme actif stratégique pour la société et son économie ».
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