En Californie, des milliardaires prennent parti pour Donald Trump

En Californie, des milliardaires prennent parti pour Donald Trump


Comme si les loups étaient entrés dans la bergerie. Sur les trottoirs du quartier de Pacific Heights, à San Francisco, on voit encore quelques slogans écrits à la craie, héritage du passage de Donald Trump : « America first ». L’Amérique d’abord. Le candidat républicain est venu en coup de vent, le 6 juin, pour récolter des fonds auprès des milliardaires de la Silicon Valley, une semaine après sa condamnation par la justice pénale à New York. Dans une ville à plus de 80 % démocrate, ses partisans ont laissé des graffitis et un horrible soupçon : la Silicon Valley s’est-elle ralliée ?

L’ancien président avait été invité par deux investisseurs de San Francisco, des entrepreneurs loin d’avoir le prestige de Mark Zuckerberg ou d’Elon Musk, mais jouissant d’une certaine notoriété dans leur milieu : David Sacks et Chamath Palihapitiya. Le premier, un républicain libertarien, a fait partie des fondateurs du géant du paiement en ligne PayPal. Le second, d’origine sri-lankaise, a été l’un des premiers cadres de Facebook – il fut aussi un grand supporteur de Barack Obama. La soirée, qui se tenait dans un manoir de Broadway Avenue (« l’allée des milliardaires »), a rapporté 12 millions de dollars (11,2 millions d’euros). Parmi les convives, nombre d’investisseurs et de dirigeants du secteur des cryptomonnaies.

Donald Trump ne s’était pas montré à San Francisco depuis plus de dix ans. En 2016, à l’époque du secteur encore triomphant des hautes technologies, son mantra – « restaurer la grandeur de l’Amérique » – n’avait pas eu grand écho dans un milieu peu intéressé par le passé. Huit ans plus tard, le slogan du candidat républicain résonne davantage. La Silicon Valley est en crise de croissance. Malgré – ou à cause de – l’explosion de l’intelligence artificielle (IA), les salaires sont en baisse et les licenciements continuent. Alors qu’aucune réglementation significative n’a été promulguée pour encadrer l’IA ou limiter la concentration, nombre de patrons accusent Joe Biden et ses amis démocrates d’attenter à leur créativité.

« Faire des affaires »

« Les conservateurs sont plus nombreux qu’avant dans la Silicon Valley, c’est sûr », nous expliquait en mars Kara Swisher, la chroniqueuse des débuts de la tech. Mais « ils sont plus libertariens que quoi que ce soit d’autre », nuançait-elle. Et ils restent minoritaires, face aux figures prodémocrates comme le capital-risqueur Vinod Khosla, le fondateur de LinkedIn Reid Hoffman ou l’ex-numéro deux de Facebook Sheryl Sandberg.

Quoi qu’il en soit, les entrepreneurs pro-Trump n’hésitent plus à afficher leur soutien à l’homme dont ils dénonçaient il y a quelques années encore le discours au vitriol contre les migrants ou les attaques contre les patrons des plates-formes. Un absent : l’investisseur Peter Thiel. Le principal mouton noir de 2016, seul à l’époque à rejoindre l’équipe Trump, a décidé de rester à l’écart de la campagne 2024. Il s’est dit « déçu » par la politique.

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