Les Etats-Unis ont décidé depuis plusieurs années de freiner l’exportation de puces sensibles vers la Chine, c’est à dire pouvant être utilisées à des fins militaires ou pour des usages contraires aux droits de l’homme.
Ces mesures ont fait l’objet d’une révision en octobre 2023, avec application en novembre afin de fermer, ou au moins réduire, les trous dans la raquette. Cela ne fait pas les affaires de Nvidia qui connaît une croissance fulgurante grâce aux composants IA vendus en masse aux entreprises chinoises.
Les RTX 4090 trouvent un nouvel usage
Pendant que la firme américaine jongle avec les réglementations pour modifier ses produits et les rendre conformes aux nouvelles exigences de puissance de calcul abaissées, la Chine a fait du stock en amont de l’application de l’embargo.
Et alors que les cartes graphiques gaming RTX 4090 sont désormais interdites d’exportations vers la Chine, les GPU déjà livrés en grande quantité aux partenaires AIB chinois, au risque de créer une pénurie et une montée des prix ailleurs (la RTX 4090 est remontée à 2000 € récemment), font l’objet d’une attention particulière.
Des entreprises chinoises les récupèrent et les font passer du statut de GPU gaming à celui de composant pour l’intelligence artificielle. Les cartes graphiques sont démontées, les GPU AD102 et la mémoire GDDR6X extraits puis réassemblés sur des cartes mères spéciales avec un système de refroidissement adapté à un usage dans des serveurs.
Réutilisation et recyclage des pièces détachées
Après réassemblage, les nouveaux composants IA passent par une validation technique puis envoyés aux entreprises chinoises spécialisées dans l’intelligence artificielle.
Les éléments restants des RTX 4090 (PCB, refroidissement…) sont de leur côté revendus à bas prix comme pièces détachées. Les entreprises chinoises peuvent ainsi continuer de s’équiper de puces relativement puissantes malgré l’embargo, du moins tant qu’il reste du stock de cartes graphiques Nvidia GeForce de référence.