« C’est impressionnant, le chat se déroule comme un dialogue véritable et authentique. » Kpopmap, site spécialisé dans la K-pop (pop sud-coréenne), a pu s’entretenir avec l’avatar réalisé en intelligence artificielle (IA) du rappeur Mark Tuan, officiellement dévoilé vendredi 21 juillet. Et « Digital Mark » se révèle plus vrai que nature. Ses réponses sont élaborées avec l’IA de ChatGPT. Il peut lire les expressions faciales et réagir de manière appropriée, par de l’humour par exemple, à l’humeur de son interlocuteur.
Le personnage n’est pourtant qu’un des nouveaux produits conçus grâce à l’IA par l’industrie de la K-Pop, qui travaille d’arrache-pied à développer des stars et groupes virtuels, plus souples à « utiliser » que les humains, et surtout plus intéressants économiquement… voire artistiquement ?
« Eternity ne se nourrit que d’électricité », ironise Park Ji-eun, dirigeante de Pulse9, dans ses bureaux situés à deux pas de la mairie de Séoul. En mars 2021, sa start-up a lancé le groupe féminin Eternity. Ses onze membres ont été créées au terme d’un concours qui devait désigner les plus beaux visages parmi cent un dessinés par une IA, à partir de millions de photos. Puis Pulse9 a réalisé les premières vidéos avec l’agence de stars The Muse. « Au début, c’était difficile, car les visages apparaissaient figés. Les critiques étaient nombreuses », raconte Park Ji-eun. Aujourd’hui, les vidéos d’Eternity apparaissent étonnamment réalistes.
« Nous avons toujours besoin d’humains »
Pour l’heure, les avatars de Pulse9 n’ont pas complètement évincé les artistes réels. « Nous avons toujours besoin d’humains pour les chorégraphies ou les rencontres avec les fans, essentielles dans la vie d’un groupe de K-pop. Pour Zae-in, la star du groupe, nous utilisons dix acteurs et danseurs. Mais notre prochain objectif est de tout faire par ordinateur », explique Park Ji-eun. Cette dernière promet une première chanson fabriquée totalement par l’IA pour le concert d’Eternity qui aura lieu en octobre à Séoul.
Eternity illustre la vitesse de progression de l’IA, qui offre une infinité de possibilités. Plus besoin de former pendant des années dans des académies des jeunes qui peuvent ensuite avoir des problèmes physiques ou finalement décevoir.
La tendance à la virtualisation n’est pas nouvelle. Les doubles numériques de vedettes en chair et en os existent déjà. Ils semblent même, pour leurs promoteurs, tout aussi porteurs que les personnages purement virtuels, les vraies stars jouant toujours leur rôle d’instigateurs de tendances.
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