Le marché automobile peine à se reprendre après le coup d’arrêt démarré avec la pandémie et prolongé par la pénurie de composants électroniques et la crise énergétique qui positionne le prix des carburants vers 2 € le litre.
A ceci s’ajoutent les restrictions de circulation à venir des ZFE (Zones à Faibles Emissions) et à plus long terme la perspective de l’arrêt des ventes de véhicules thermiques neufs.
Tous ces éléments rendent le marché frileux…sauf pour les véhicules électriques, toujours onéreux mais poussés par les incitations fiscales et une politique qui leur est ouvertement favorable.
En conséquence, les ventes de voitures électriques ont progressé en Europe, au point de représenter 12,1% du total, soit 3 points de pourcentage de mieux que l’année passée, selon les données de l’ACEA (Association européenne des constructeurs).
Le marché automobile européen en transition
Entre les thermiques et les électriques, les hybrides sont toujours bien présentes et occupent 22,6% du marché. On notera en particulier la percée des hybrides non rechargeables (+8,6% sur un an).
Mais s’ils continuent de reculer, les véhicules essence (36,4%) et diesel (16,4%) ont continué de représenter un peu plus de 50% des ventes en Europe en 2022.
En parallèle, les carburants alternatifs progressent, même si les volumes restent modestes. Si l’on prend en compte tous les véhicules non purement thermiques, leur volume a dépassé pour la première fois celui des véhicules essence et diesel combinés au dernier trimestre 2022, note l’ACEA.
Son président, Luca de Meo, par ailleurs directeur général de Renault, a souligné les efforts du marché automobile pour réduire les émissions de gaz à effet de serre mais rappelle que la densification du réseau de bornes de recharge est tout aussi important pour démocratiser la voiture électrique / hybride.
Tout ne peut pas reposer sur l’électrique
Or le taux actuel de nouvelles installations est fortement inférieur à ce qu’il devrait être (2000 nouvelles bornes par semaine alors qu’il en faudrait 14 000), avec d’importantes inégalités selon les pays.
Et si Tesla tente d’accélérer sur l’électrique en baissant fortement les prix de ses véhicules, les grands constructeurs comme Renault et Volkswagen ne comptent pas se lancer dans une guerre des prix, du moins pas si tôt dans les stratégies d’électrification des gammes, même si cela pourrait contribuer à accélérer l’accès des véhicules électriques au plus grand nombre et espérer atteindre les objectifs de réduction des GES plus vite.
Sur ce point, Luca de Meo estime que le secteur automobile ne peut pas porter seul tous les efforts de baisse des émissions de gaz à effet de serre alors que plusieurs centaines de milliards d’euros sont déjà consacrés par les constructeurs européens à la transition du thermique vers l’électrique.