Le rover chinois Zhurong a été placé en hibernation en mai 2022 après son parcours de près de 2 km à la surface de la Planète rouge, dans la plaine Utopia Planitia où il a pris de multiples clichés et laissé ses instruments collecter des données sur son environnement.
Les tentatives de réveil depuis le mois de décembre 2022, au sortir de l’hiver martien, n’ont encore rien donné, faisant craindre la perte du robot. Le spectre d’un encrassement des panneaux solaires indispensables pour assurer son alimentation électrique reste présent alors que l’atterrisseur américain Mars Insight a fini sa carrière sous la poussière martienne accummulée sur ses panneaux.
Deux conditions pour le réveil
Zhurong est toutefois exposé depuis moins longtemps que ses collègues de la NASA et a la capacité de se débarrasser d’une partie des particules en battant des panneaux photovoltaïques. A moins d’une couche épaisse et collante, il ne devrait pas être paralysé par la poussière rouge.
Le silence des équipes de supervision de la mission Tianwen-1 d’exploration martienne ces dernières semaines n’était pas très encourageant mais l’un des responsables avait indiqué précédemment que deux conditions devaient être réunies pour le réveil automatique de Zhurong :
- une température d’au moins -15 degrés Celsius
- la capacité de produire au moins 140W d’énergie
Entre contrainte météo et risque poussiéreux
Les relevés météo de Mars obtenus par l’intermédiaire du rover de la NASA Perseverance indiquent que la température minimale nécessaire au réveil vient seulement d’être atteinte plus au sud de la position de Zhurong, ce qui suggère qu’il ne fait pas encore suffisamment chaud pour déclencher la sortie d’hibernation.
Pour ce qui est de la production d’électricité, tout dépend des dépôts de poussière laissés par les tempêtes de sable hivernales. Sur ce point, le rover ne pourra lancer la manoeuvre de dépoussiérage que s’il dispose de suffisamment d’énergie.
L’espoir reste donc partagé entre la possibilité d’un réveil ces prochaines semaines ou dans les mois qui viennent et le risque que le rover soit trop emmitouflé dans une gangue de poussière pour sortir de son sommeil.
Même si le rover Zhurong ne se réveillait pas, cela n’empêche pas la Chine d’avoir de grandes ambitions en matière d’exploration martienne avec la préparation d’une mission de collecte et de retour sur Terre d’échantillons de sol, si possible en allant plus vite que la NASA (grâce à une mission simplifiée).
Ce serait un énorme coup d’éclat pour l’agence spatiale chinoise et une mission de prestige pour la Chine qui a désormais les yeux rivés vers l’espace proche comme lointain.