ChatGPT vient peut-être de planter un premier clou dans le cercueil des systèmes d’exploitation traditionnels. Le bot d’OpenAI permet désormais de discuter avec des applications : plus besoin de jongler entre les fenêtres de Spotify, Canva ou Expedia, il suffit de le demander à ChatGPT.
Au dernier pointage annoncé durant la conférence DevDay d’OpenAI, ChatGPT comptait plus de 800 millions d’utilisateurs actifs chaque semaine. Le milliard n’est plus très loin ! Toutes ces personnes ont des besoins différents, très divers évidemment, que le bot ne saurait couvrir tout seul malgré ses petits bras très musclés. C’est pourquoi l’entreprise a annoncé l’intégration de plusieurs applications très populaires, accessibles directement dans ChatGPT.
Et si ChatGPT remplaçait un jour macOS et Windows ?
On pourra ainsi demander au bot quelque chose comme « Booking.com, trouve un hôtel pour deux personnes entre le 11 et le 14 novembre avec un parking ». L’assistant affiche directement les résultats dans la conversation, avec les photos, les prix et les équipements. ChatGPT peut également créer une liste de lecture dans Spotify, après avoir proposé quelques titres pour animer un dîner, par exemple.
Les utilisateurs adeptes de Canva pourront demander à ChatGPT de se servir du logiciel de création graphique pour transformer une idée en présentation. Le diaporama est de plus modifiable sans quitter la fenêtre du bot. L’assistant est également en mesure de suggérer une application quand elle est pertinente dans le fil de la discussion. Parler d’immobilier fera surgir Zillow, ou encore Coursera lors d’une discussion autour de l’envie d’apprendre quelque chose.
Avec un tel système, tout est concentré dans ChatGPT qui devient une interface universelle, capable d’orchestrer l’accès à des services sans passer par les couches logicielles classiques. L’utilisateur n’a plus besoin d’ouvrir un navigateur, de chercher un site ou de lancer une application : il formule une requête, et ChatGPT s’occupe du reste.
Autrement dit, l’assistant devient un point d’entrée unique vers tout un écosystème numérique — ce que Windows, Android ou macOS ont toujours été, mais avec des icônes et des clics plutôt qu’avec des phrases. En pratique, c’est une forme de dématérialisation du système d’exploitation : les fenêtres disparaissent, mais les services et les fonctions restent. Il est encore trop tôt pour enterrer les systèmes d’exploitation traditionnels car OpenAI ne peut pas concurrencer Windows ou macOS dans des usages plus pointus… pas encore, du moins.
Apple a d’ailleurs entamé un mouvement similaire avec ses « App Intents », par lesquelles les applications donnent à Siri et à Apple Intelligence un accès à leurs fonctions, sans passer directement avec les apps installées dans l’iPhone ni avec leur interface.
Mais les App Intents restent enfermées dans un écosystème fermé et local, là où OpenAI adopte une approche beaucoup plus ouverte et transversale. Les applications de ChatGPT reposent sur un standard web (le Model Context Protocol), compatible avec n’importe quel service tiers, et ne dépendent d’aucun système d’exploitation particulier. Là où Apple reste maître de la passerelle entre Siri et les apps, OpenAI construit une passerelle universelle. Et les développeurs peuvent l’emprunter via les outils mis à leur disposition.
En plus des apps évoquées plus haut, OpenAI a mis dans la boucle Figma, Expedia, et bientôt TripAdvisor, Instacart, Uber, Peloton ou encore Doordash. Cette intégration est disponible dès aujourd’hui pour tous les utilisateurs de ChatGPT peu importe l’abonnement (y compris la formule gratuite), sauf dans l’Union européenne pour le moment.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source :
OpenAI