en ligne, la pression monte sur les candidats qui refusent de se désister pour le second tour

en ligne, la pression monte sur les candidats qui refusent de se désister pour le second tour


Alors que la date butoir pour le dépôt des candidatures pour le deuxième tour des législatives est mardi 2 juillet, à 18 heures, la mobilisation s’intensifie en ligne. Objectif : faire pression sur les candidats arrivés en troisième position lors du premier tour dimanche, afin qu’ils se désistent en faveur de leurs adversaires plus à même de faire barrage aux candidats du Rassemblement national (RN). Mardi, à 13 heures, ils étaient en effet encore 25 représentants d’Ensemble, 12 des Républicains et divers droite, et 5 à gauche, à refuser d’abandonner la course au profit d’un adversaire mieux placé, d’après le décompte réalisé par Les Décodeurs du Monde.

Sur X, plusieurs listes compilant les noms et profils des candidats qui continuent de se maintenir circulent largement, qu’il s’agisse d’inventaires réalisés par des militants ou par des personnalités politiques, à l’image de l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint. D’autres mettent à disposition des tableaux Google Docs collaboratifs. Y figurent le score réalisé par les candidats au premier tour mais surtout leurs coordonnées et différents comptes sur les réseaux sociaux. Contactées, les personnes à l’initiative de ces documents, dont une internaute qui écrit sur X « Bullying works » (« le harcèlement, ça marche »), n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.

Moins artisanal, le site Shake Ton Politique propose un kit pour « interpeller » les aspirants députés. Sur cette plate-forme, mise en ligne à l’occasion des municipales de 2020 par l’associationde défense de l’environnement Générations futures (agréée par le ministère de l’écologie et reconnue d’intérêt général), il suffit de cliquer sur le nom d’un candidat pour obtenir un lien direct vers son adresse e-mail – professionnelle mais aussi, à défaut, personnelle – et son compte X, le tout avec un message prérédigé pour l’encourager à se désister. Un autre site Internet, porté entre autres par la militante féministe Caroline de Haas, propose un arsenal d’actions à réaliser pour les personnes souhaitant se mobiliser en faveur du Nouveau Front populaire, comme des pétitions. Le site renvoie également vers Shake Ton Politique. Sollicitée, Mme de Haas n’a pas donné suite.

Une méthode déjà connue à gauche

Sans présumer de leurs effets concrets, ces initiatives rencontrent un certain engouement en ligne. La plate-forme Shake Ton Politique a ainsi vu mardi le nombre d’« interpellations » réalisées quadrupler en quelques heures, dépassant 13 000 à midi. Par ailleurs, sur les coups de 11 heures, près d’une centaine d’internautes étaient connectés simultanément à l’un des documents collaboratifs créés pour appeler les candidats du camp présidentiel à se désister.

Anne-Laurence Petel, députée sortante Renaissance dans la quatorzième circonscription des Bouches-du-Rhône, dit avoir fait les frais de cette mobilisation numérique. Au micro de France Bleu Provence, celle qui a décidé de maintenir sa candidature au second tour des élections législatives malgré sa troisième place (28,9 % des votes au premier tour), derrière l’alliance LR-RN (31,7 %) et le Nouveau Front populaire (29,5 %), dénonce des « raids numériques », des « pressions » et du « harcèlement ». « Depuis 24 heures, mon entourage, les militants, moi-même, nous recevons des centaines et des centaines et des centaines de messages qui sont issus de militants de La France insoumise de la France entière », peste l’ex-parlementaire, visée par une pétition l’appelant au désistement, signée par près de 5 000 internautes.

Outre ces pétitions, les appels à inonder les boîtes mail de l’Assemblée nationale des candidats sortants et à surcharger les répondeurs téléphoniques de leurs permanences, des moyens de contact privés sont divulgués dans les listes en circulation : au moins deux numéros de téléphone personnels de candidats y figuraient mardi matin, ainsi que de nombreuses adresses mail privées.

Cette méthode d’interpellation n’est pas nouvelle : ces dernières années, au fil des votes à l’Assemblée nationale et au Sénat, de nombreux internautes et personnalités politiques, principalement de gauche, ont établi des listes de parlementaires ayant voté ou non des textes de loi controversés. Par exemple, en mars 2023, lors de l’adoption de la dernière réforme des retraites, le député Louis Boyard avait recensé les noms des députés ayant empêché l’adoption de la motion de censure portée par son camp.



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