Tesla, embourbé sur le marché européen depuis le début de l’année, a connu une humiliation supplémentaire au mois d’avril : le grand concurrent chinois BYD lui est passé devant, dans un segment du 100 % électrique qui a connu une forte croissance.
Elon Musk peut fanfaronner tant qu’il veut pour soutenir le cours de Bourse de Tesla, mais les faits sont têtus. À l’occasion d’une interview au Forum économique du Qatar, le milliardaire a nié contre l’évidence que le constructeur avait enregistré des ventes décevantes ces derniers temps — malgré un recul mondial de 13 % au premier trimestre. Il a néanmoins assuré que Tesla avait « redressé la barre ».
Les positions politiques d’Elon Musk plombent Tesla en Europe
Il a tout de même reconnu que l’Europe était le marché « le plus faible » pour le groupe. C’est un euphémisme. En avril, les chiffres de JATO Dynamics indiquent que Tesla a écoulé 7 165 véhicules sur le vieux continent, contre 7 230 véhicules 100 % électriques chez BYD. C’est la première fois que le géant chinois dépasse le spécialiste américain du tout-électrique.
En prenant en compte ses modèles hybrides, BYD a écoulé un total de 12 525 véhicules sur le mois, soit une progression de 169 % par rapport à avril 2024. Tesla, de son côté, a essuyé un recul de quasiment 50 % sur un an. Cette contre performance est d’autant plus inquiétante que d’après Dataforce, les ventes de voitures 100 % électriques (BEV) ont augmenté de 28 % dans un marché toutes motorisations pratiquement stable (-0,3 %).
Autrement dit, Tesla ne profite pas du tout de l’engouement des automobilistes européens pour les voitures BEV. Pire encore : la marque est devenue un repoussoir. Le lancement du nouveau design de la Model Y, qui devait relancer la machine, n’y a rien fait. La faute est à chercher du côté d’Elon Musk et de ses frasques politiques en tant que principal conseiller de Donald Trump et soutien public (et bruyant) des mouvements d’extrême droite en Europe.
Pour le reste des motorisations, les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) ont progressé de 12 % et les hybrides classiques de 16 %, tandis que les ventes de véhicules essence non-hybrides ont chuté de 7,2 % et celles des diesels de 19 %.
Au-delà de BYD, ce sont tous les constructeurs chinois qui profitent de la vague électrique en Europe : 5 773 ventes (contre seulement 462 en avril 2024) pour Cherry, progression de 25 % pour SAIC, 1 665 ventes pour Xpeng (+270 %). BYD compte bien renforcer ses positions avec le lancement attendu de la Dolphin Surf, version européenne de la Seagull. Ce modèle sera proposé à partir de 23 000 €.
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