Lancée en 2011, la sonde Juno réalise des observations de Jupiter et de plusieurs de ses lunes depuis plusieurs années. Après des observations de Ganymède et Europe, elle a réalisé un survol proche (35 500 kilomètres) de la lune Io qui possède une particularité intéressante.
C’est en effet un corps céleste soumis à un volcanisme actif qui se révèle le plus intense du système solaire. Il est provoqué par la présence de Jupiter mais aussi des lunes Europe et Ganymède à proximité qui crée des tiraillements gravitationnels permanents échauffant ses entrailles et générant des éruptions depuis de multiples volcans à sa surface.
Les volcans de Io
En réalisant de multiples passages à proximité de Io, il est possible d’estimer l’activité volcanique. Les différents instruments embarqués à bord de Juno ont permis de constituer des images composites à partir des observations dans le visible et l’infrarouge, donnant une idée des points à la surface de la lune de Jupiter.
Image composite visible / IR montrant le points chauds sur Io
Mais le meilleur reste à venir puisque les prochains survols ces prochains mois seront rasants. En évoluant à 1500 kilomètres de la surface, cela devrait permettre de réaliser d’impressionants clichés des volcans de la lune jovienne.
L’activité volcanique de Io observée par l’instrument JIRAM de la sonde Juno
Credit: NASA/JPL-Caltech/SwRI/ASI/INAF/JIRAM
Sans espérer y trouver de la vie, l’étude de la lune Io permet d’en apprendre plus sur ce type de volcanisme induit par les forces gravitationnelles des corps célestes à proximité qui échauffent l’intérieur et la remodèlent en permanence.
Ces observations contribueront à affiner la recherche d’exoplanètes intéressantes. Une exoplanète offrant a priori un volcanisme actif est dans le collimateur des astronomes et pourrait faire l’objet d’une étude spécifique par le télescope spatial James Webb prochainement.
A la découverte de l’écosystème jovien
Juno a passé 2505 jours terrestres en orbite autour de Jupiter et ses principales lunes (depuis juillet 2016), réalisant un parcours de 820 millions de kilomètres. Cela lui a permis d’évoluer à 3400 kilomètres de la surface de Jupiter et de réaliser de nombreuses observations au-delà de la couverture nuageuse extérieure et d’en savoir plus sur sa composition interne, son origine, son atmosphère mais aussi sa magnétosphère.
Elle sera rejointe d’ici quelques années par la mission européenne JUICE qui doit survoler les lunes Callisto, Europe et Ganymède autour de laquelle elle s’attardera avant de finir par s’y crasher.
Peu après, la mission Europa Clipper de la NASA s’intéressera plus particulièrement à la lune Europe, dont les océans liquides sous la surface et les geysers signalant des sources d’énergie pourraient ouvrir des pistes sur la recherche de vie extraterrestre…voire sur des formes de vie actives.