Entre ransomware et plan blanc, l’hôpital de Versailles sous tension

Entre ransomware et plan blanc, l'hôpital de Versailles sous tension


Plus de deux mois après l’attaque informatique contre le centre hospitalier sud-francilien, un nouvel hôpital est victime d’une cyberattaque.

« L’hôpital Mignot, au Chesnay, est victime d’une cyberattaque d’ampleur », a déploré dimanche sur Twitter Jean-Noël Barrot, le ministre en charge du numérique. L’établissement de santé rejoint donc la liste des hôpitaux français touchés, après Oloron-Sainte-Marie, Dax, Villefranche ou encore Rouen.

Attaque au ransomware

Selon France Info, l’attaque informatique s’est matérialisée samedi soir par le déploiement d’un rançongiciel non spécifié, l’une des dernières phases du plan des cybercriminels avant la demande de rançon.

Le ministre a pourtant précisé que les équipes de l’hôpital de Versailles, dans l’Ouest parisien, avaient réussi à isoler « les systèmes infectés pour limiter la propagation » du rançongiciel avant d’alerter l’Anssi, le cyberpompier français. Saisie de l’affaire, la section cyber du parquet de Paris a confié les investigations aux gendarmes du centre de lutte contre les criminalités numériques.

Outre le transfert de six patients à titre préventif, le plan blanc, ces plans d’urgence hospitaliers, a été déclenché, entraînant notamment la déprogrammation d’opérations chirurgicales et un accueil de nouveaux patients réduit. Si les machines de soins sont toujours en fonctionnement, elles sont déconnectées du réseau, le système informatique ayant été coupé, obligeant ainsi les personnels à une autre organisation du travail.

Crise cyber et sanitaire

Ce centre hospitalier compte environ 700 lits pour un budget d’environ 300 millions d’euros. La crise cyber le frappe alors que le système hospitalier français est particulièrement sous tension avec une triple épidémie inédite de bronchiolite, de grippe et de Covid-19.

Une situation sanitaire jugée « complètement inédite », s’est d’ailleurs inquiété vendredi 2 décembre Santé publique France. Et qui risque donc d’être compliquée, dans l’Ouest parisien, par l’attaque informatique.

La remise en service d’une architecture informatique saine prend en effet du temps. Par exemple, dans son dernier point de situation, à la mi-octobre, le centre hospitalier sud-francilien disait espérer le rétablissement de 80 % des solutions informatiques nécessaires à son fonctionnement d’ici la fin du mois, permettant de lever son plan blanc début novembre.

La facture totale de la crise pour cet établissement avait été évaluée à 7 millions d’euros – 2 millions pour la gestion de la crise et 5 millions pour la reconstruction de l’infrastructure informatique. Le gouvernement avait annoncé de son côté à la rentrée le déblocage de 20 millions d’euros pour aider les hôpitaux à mieux se protéger.






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