« Victoire contre Google ! » Dans un message posté lundi 11 décembre sur X, Tim Sweeney, le directeur général d’Epic Games, exulte. Au terme de quatre semaines d’audiences, le tribunal fédéral de San Francisco a décidé que Google, propriété d’Alphabet, abusait de la position de son magasin d’applications, le Play Store, au détriment des développeurs et des consommateurs.
Epic Games, qui édite notamment le jeu vidéo Fortnite, a entamé cette bataille judiciaire contre Google à l’été 2020, avançant que l’entreprise abusait d’une position qualifiée de monopolistique. Epic Games accuse la firme de Mountain View de verrouiller toute compétition avec le Play Store, le magasin d’applications destiné aux smartphones utilisant le système d’exploitation Android de Google. L’éditeur de jeu vidéo dénonce notamment des commissions qui peuvent aller de 15 % à 30 % imposées aux développeurs d’applications.
Le procès a été lancé par Epic Games à la suite de l’éviction de Fortnite des magasins en ligne de Google et d’Apple, après l’implémentation au sein du jeu d’un système de paiement secret contournant les taxes des géants des technologies. Le tribunal californien qui a donné tort à Google commencera en janvier des travaux pour déterminer quelles solutions apporter.
Google va faire appel
Il s’agit d’un revers cuisant pour l’entreprise, qui exploite, comme Apple, l’un des plus importants magasins d’applications mondiaux. Elle pourrait se voir contrainte de donner aux développeurs davantage de contrôle sur leurs productions et les recettes que celles-ci engendrent. « Nous allons continuer de défendre le modèle commercial Android et restons profondément engagés auprès de nos utilisateurs, partenaires et de l’écosystème Android dans toute son étendue », a déclaré lundi Wilson White, un des vice-présidents de Google, dans un communiqué annonçant que l’entreprise ferait appel de la décision.
A l’été 2020, Epic Games a également lancé une plainte contre Apple et son App Store, le magasin d’applications destiné aux iPhone et tablettes iPad, qui impose les mêmes taxes que Google aux développeurs. Apple est même un des pionniers du marché et a ainsi participé à imposer les taxes de 30 % comme références dans le secteur.
En septembre 2021, une juge avait donné en grande partie raison à la marque à la pomme. Epic Games a depuis fait appel à deux reprises, mais n’a pas réussi à inverser le jugement. Il a ensuite demandé à la Cour suprême américaine de se pencher sur les principales accusations formulées.