Une nouvelle image pour une nouvelle stratégie. Nokia a profité du Mobile World Congress de Barcelone pour changer de logo, le dernier remontant à 2011. Plus épuré, il se veut « l’emblème d’un Nokia énergisé, dynamique et moderne » qui entend libérer « le potentiel multiplicateur des réseaux ». Fondé en 1865, l’équipementier finlandais entame une nouvelle mue, lui qui a déjà connu plusieurs vies.
Numéro un mondial des téléphones mobiles dans les années 2000, il manquera le tournant des smartphones initié par l’iPhone d’Apple en restant sur le créneau « low cost ». Le fabricant finira par vendre sa division terminaux mobiles à Microsoft en 2013. Les années suivantes, avec notamment l’acquisition du français Alcatel Lucent (2016), seront un long recentrage vers le marché opérateurs et entreprises.
Un recentrage conforté par le plan stratégique de 2023 qui voit Nokia « en leader de l’innovation technologique B to B ». Reposant sur six piliers, il vise principalement à accroître sa part de marché auprès des opérateurs télécoms – son métier historique – tout en développant la part du segment entreprises via notamment des offres de 5G privée. Le groupe entend aussi de faire de ses engagements RSE, en termes de durabilité et d’accessibilité un avantage concurrentiel.
Les réseaux privés, un relais de croissance
Les annonces récentes de Nokia vont dans le sens de ce recentrage B to B. L’équipementier a prolongé de trois ans son partenariat avec Kyndryl (ex IBM) pour le déploiement de réseaux privés 4G/5G et des services d’edge computing dans le monde de l’industrie, de l’exploitation minière ou du secteur public.
L’équipementier vend aussi ses solutions en direct. En France, la Société du Grand Paris a retenu ses technologies pour apporter la 5G sur quatre lignes du futur métro francilien. Filiale de Nokia France, Alcatel Submarine Networks (ASN) a bien entendu fait appel à la plateforme de connectivité de Nokia Digital Automation Cloud pour se doter d’un réseau 5G privé sur son site de Calais.
Le développement du marché des entreprises doit aussi servir de relais de croissance alors que les opérateurs télécoms réduisent la voilure de leurs investissements dans le contexte économique actuel, tout particulièrement aux Etats-Unis et en Europe.
Comme ses concurrents Ericsson et Huawei, Nokia doit aussi composer avec la « cloudification » et l’ouverture des architectures réseaux avec l’Open RAN réduisant la dépendance des opérateurs à leurs fournisseurs. Nokia vient de lancer anyRAN permettant aux opérateurs de porter leurs réseaux d’accès radio (RAN) sur des infrastructures cloud ou on-premise.
Ericsson omniprésent au MWC
Le deuxième équipementier européen, Ericsson a, lui, fait le choix de licencier 8 500 employés dans le monde, soit 8 % de ses effectifs. Sans que l’on sache à ce stade, d’après Les Echos, si les plus de 1 000 salariés français comprenant le centre R & D de Massy en région parisienne, sont concernés.
En janvier, le groupe suédois avait publié des résultats financiers 2022 moins bon que prévus avec un bénéfice net en recul de 17 % pour atteindre 1,7 milliard d’euros. Et pour 2023, son PDG, Börje Ekholm, s’attend à faire face à des « vents contraires ». Cela n’empêche pas Ericsson de faire feu de tout bois au MWC de Barcelone en multipliant les annonces.
L’équipementier a présenté une nouvelle gamme d’équipement et de logiciels facilitant le déploiement de la 5G indoor. Alors qu’environ 80 % des données mobiles sont générées en intérieur, seule 10 à 15 % de la surface intérieure des bâtiments serait actuellement couverte par la 5G.
Par ailleurs, Ericsson a annoncé, en association avec Telefónica et Qualcomm le lancement du premier réseau mobile 5G millimétrique (mmWave) commercial en Espagne. L’utilisation des ondes dites millimétriques, dans les fréquences hautes du spectre (la bande des 26 GHz) permet d’atteindre des vitesses élevées et une grande capacité mais sur un périmètre limité. L’idéal, par exemple, pour couvrir un site industriel ou un stade de foot.
Enfin, toujours avec Telefónica et deux autres opérateurs, Orange et Vodafone, Ericsson a montré une plateforme s’inscrivant dans le cadre de l’initiative Open Gateway du GSMA. Il s’agit de proposer des interfaces de programmation (APIs) communes aux développeurs afin de leur permettre d’intégrer de nouveaux services et applications à leurs réseaux. Une nouvelle manière pour les opérateurs monétiser leurs infrastructures.
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