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« La vie a fait que je me suis intéressé très tôt au numérique, bien avant qu’Internet n’existe ». Dans une interview accordée à La République des Pyrénées en 2021, François Bayrou s’enorgueillit d’avoir joué un rôle de précurseur dans le domaine des nouvelles technologies.
Une dizaine d’années avant l’émergence du web, le tout nouveau Premier ministre a l’idée d’éditer « le premier journal numérique en Europe ». A l’époque glorieuse des débuts du Minitel, ce fils de paysans béarnais avait conçu un média à destination des agricultures avec un bulletin météo, des informations sur les engrais et les semences, nous apprend Solutions Numériques & Cybersécurité.
François Bayrou revendique également la création de l’Office régional de l’éducation permanente (Orep), un établissement public chargé, entre autres, de former aux technologies de l’information et de la communication, les fameuses TIC. Dans son livre « 1990-2000, La Décennie des mal-appris », paru en 1990 aux éditions Flammarion, l’ancien ministre de l’Éducation voit dans l’e-learning, alors naissant, un moyen de démocratiser l’accès à la formation.
Pau, la smart city à la sauce béarnaise
Maire de Pau depuis une décennie, François Bayrou estime avoir fait de sa ville une vitrine technologique en déployant très tôt la fibre optique. Smart city avant l’heure, la cité paloise se dote de caméras de vidéoprotection et met à disposition de ses habitants une application mobile, « Ma ville facile ». Celle-ci leur permet d’effectuer des démarches en ligne ou de connaître en temps réel les place de stationnement libres.
Sur le plan national, l’homme politique de 73 ans a, au long de ses nombreuses interviews, donné des indications sur ses orientations politiques dans le domaine du numérique. Alors candidat à l’élection présidentielle de 2012, François voit dans « le numérique un saut de civilisation », rapporte L’Usine Nouvelle.
Pour développer l’écosystème de startups, il préconise de donner les mêmes avantages fiscaux aux business angels qu’aux fonds de capital-risque. Plus récemment, François Bayrou a évoqué enjeu de souveraineté industrielle et la capacité de la France à poser des câbles sous-marins ou à envoyer des satellites. Une position « souverainiste » qui le rapproche de celle adoptée par son prédécesseur, Michel Barnier.
Des élus Modem aux manettes
Son passage au Haut-Commissariat au Plan entre 2020 et 2024 laisse, en revanche, peut de travaux sur le sujet. Le dernier rapport d’activité évoque le transition énergétique, le système des retraites ou de le développement de l’aquaculture mais pas la transformation digitale en tant que telle. Le numérique n’ait évoqué que comme fracture sociale avec le vieillissement de la population ou pour évoquer ses impacts sur le marché du travail.
Que va-t-il faire désormais au pouvoir ? François Bayrou a bien des priorités à gérer dans l’immédiat, à commencer par doter la France d’un budget pour 2025. L’agrégé de lettres classiques pourra toutefois compter sur les compétences de son entourage proche. Élus MoDem, le parti centriste fondé par l’occupant de Matignon, Jean-Noël Barrot et Marina Ferrari ont tous deux étaient en charge du numérique, le premier comme ministre délégué sous Élisabeth Borne, la seconde en tant qu’éphémère secrétaire d’État de Gabriel Attal.