Les émissions télévisées présentant l’extinction des dinosaures nous ont habitués à ces images : des bestioles pleines de vie vaquant à leurs occupations jusqu’à ce qu’un immense astéroïde, il y a 66 millions d’années, ne dévaste la surface de la Terre, entraînant la disparition rapide des « lézards terriblement grands ».
Ce scénario pourrait se répéter pour les humains et la mission DART de la NASA va tenter dans quelques jours de dévier la trajectoire de l’astéroïde Dydimos pour étudier les moyens de nous éviter la même mésaventure.
Mais, au fait, est-ce bien ce qui s’est passé pour les dinosaures ? De nouvelles études ouvrent d’autres pistes, déjà évoquées mais présentées jusque-là comme secondaires alors qu’elles pourraient être en fait la cause principale.
De inondations de basalte meurtrières
Dans une étude publiée dans PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), l’extinction des dinosaures est présentée non pas un événement soudain mais comme la conséquence d’un épisode de très longue durée d’éruptions volcaniques.
En réalité, quatre des cinq extinctions de masse de la vie terrestre connues sont associées à ce que les scientifiques appellent des inondations de basalte durant lesquelles les volcans laissent s’écouler du magma durant de longues périodes de temps et sur des surfaces très vastes.
Ces coulées de lave continues ont conduit au rejet dans l’atmosphère d’immenses quantités de dioxyde de carbone (bien plus que ce que notre activité humaine relâche actuellement dans l’atmosphère) qui ont affaibli, sinon détruit, de nombreuses formes de vie.
Un moindre brassage génétique
L’impact de l’astéroïde de 10 km de large à Chicxulub ( péninsule du Yucatan, Mexique) n’aurait été finalement que le point final de conditions défavorables qui préexistaient déjà depuis plusieurs millions d’années.
On notera qu’une autre étude menée sur un millier d’oeufs fossilisés de dinosaures trouvés en Chine tend à aller dans le même sens d’un affaiblissement et d’un appauvrissement des lignées présents longtemps avant la catastrophe de l’astéroïde.
La fin des dinosaures aurait donc été une longue agonie plutôt qu’une disparition soudaine, appuyée par de puissantes éruptions au niveau de la région des Trapps du Deccan en Inde ayant occasionné plusieurs milliers de mètres d’épaisseur de coulées de lave et fragilisé les capacités d’adaptation des animaux à la suite d’un moindre brassage génétique. L’histoire des dinosaures est-elle à réécrire ?