Et si votre vieille Super Nintendo était devenue plus rapide avec le temps ?

Et si votre vieille Super Nintendo était devenue plus rapide avec le temps ?


La Super Nintendo, console mythique des années 90, continue de surprendre les joueurs trois décennies après sa sortie. Alors que la plupart des appareils électroniques ralentissent avec l’âge, la SNES semble défier les lois du temps en gagnant en vitesse. Cette découverte inattendue étonne la communauté des amateurs de jeux rétro, qui s’interrogent sur les causes et les implications de ce phénomène pour le moins inhabituel.

Une accélération mystérieuse qui défie les lois de l’électronique

Le cœur de cette énigme réside dans l’APU (Audio Processing Unit) de la console, dont l’horloge de 24,576 MHz repose sur un résonateur en céramique. Contre toute attente, ce composant semble fonctionner plus rapidement à mesure qu’il vieillit. Alan « dwangoAC » Cecil, spécialiste du rétrogaming, a mis en lumière cette anomalie en comparant les données actuelles avec celles d’il y a près de 20 ans.


En 2007, la fréquence d’échantillonnage du DSP (Digital Signal Processor) était mesurée à 32 040 Hz, alors que la documentation officielle de Nintendo indiquait une valeur de 32 000 Hz. En 2025, cette fréquence atteint en moyenne 32 076 Hz, avec des pics allant jusqu’à 32 182 Hz sur certaines consoles. Cette accélération, bien que minime, soulève de nombreuses questions sur la longévité et l’évolution des composants électroniques.

Des tests rigoureux pour percer le mystère

Face à cette découverte intrigante, une poignée de joueurs passionnés s’est lancée dans une série d’expériences pour tenter de comprendre les mécanismes à l’œuvre. Leurs méthodes ne manquent pas d’originalité.

Certains testent les machines à différentes températures, d’autres comparent les différents modèles de SNES (date de fabrication, origine), quand d’autres utilisateurs vont jusqu’à réaliser des tests sur des consoles déjà overclockées.

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Les expériences les plus poussées vont jusqu’à mettre les machines au congélateur pour réaliser des mesures en pleine charge sur de longues heures.

Quelles conséquences pour le gaming rétro ?

Si cette accélération peut sembler anecdotique au premier abord, elle pourrait avoir des implications non négligeables pour les amateurs de jeux rétro, en particulier dans le domaine du speedrunning. En effet, même une infime différence de vitesse peut se révéler cruciale lorsqu’il s’agit de battre des records au millième de seconde près.

Concrètement, cette accélération de l’APU pourrait se traduire par :

  • Une légère accélération de la musique et des effets sonores
  • Des temps de chargement entre les niveaux légèrement réduits
  • Une possible influence sur le timing des actions dans certains jeux

Bien que ces changements soient imperceptibles pour le joueur lambda, ils pourraient avoir un impact significatif sur les performances des speedrunners et sur la validité des records établis sur du matériel d’origine. Car la si le matériel d’origine peut offrir des performances aléatoires, alors il deviendrait impossible de valider des records sans imposer des systèmes permettant de mettre chacun sur un même pied d’égalité.

Super NES

Le speedrunning face à un nouveau défi

La communauté du speedrunning, connue pour sa quête incessante de perfection et d’optimisation, se trouve confrontée à un nouveau paramètre à prendre en compte. Si les différences de vitesse entre les consoles se confirment, cela pourrait remettre en question l’équité des compétitions et la comparabilité des records.

Certains experts, comme Alan Cecil, estiment que l’impact sur les temps de jeu reste négligeable pour l’instant. Selon lui, le gain de temps sur une partie complète ne représenterait même pas une image vidéo entière. Néanmoins, si cette tendance à l’accélération se poursuit, elle pourrait devenir plus significative dans les années à venir.

Cette découverte ouvre également de nouvelles perspectives pour les TAS (Tool-Assisted Speedruns), ces démonstrations de jeux réalisées à l’aide d’outils d’émulation pour explorer les limites théoriques des performances possibles. L’intégration de ces variations de vitesse dans les émulateurs pourrait permettre de simuler plus fidèlement le comportement des consoles vieillissantes.

Un phénomène qui soulève des questions sur la préservation du jeu vidéo

Au-delà de son aspect anecdotique, cette découverte soulève des questions importantes sur la préservation du patrimoine vidéoludique. Comment garantir une expérience de jeu authentique sur du matériel vieillissant ? Les émulateurs devraient-ils intégrer ces variations de vitesse pour reproduire fidèlement le comportement des consoles d’origine ?

Pour les puristes, tant que les accélérations sont imperceptibles pour les joueurs standard, il n’y a pas matière à intervenir. Mais si les performances venaient à permettre de nouveaux records de speedrun, alors il se pourrait que la donne change.



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