Est-ce que les ondes de la 4G et la 5G présentent un risque accru pour notre santé ? La question suscite beaucoup de débats et nourrit les théories les plus complotistes. Après avoir conduit des recherches, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et, en France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en ont conclu que les radiofréquences utilisées, dans les limites d’exposition actuelles, ne représentent pas un danger pour la santé humaine.
Dans un souci de transparence, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) publie une cartographie en ligne sur la plateforme Cartoradio.fr et l’application mobile OpenBarres. A vocation pédagogique, elle permet de visualiser l’exposition créée à l’extérieur des bâtiments par les antennes de téléphonie mobile sur tout le territoire métropolitain.
La recherche se fait par commune ou en saisissant une adresse spécifique. Il est possible filtrer les résultats par opérateur, par technologie (5G, 4G, 3G, 2G), retenir tous les sites autorisés ou seulement ceux en service et d’afficher la direction où pointe le signal des antennes. L’outil permet d’inclure les stations radioélectriques pour la TV ou la radio FM.
Ondes des villes et ondes des champs
Destinées à être actualisées tous les mois afin de tenir compte de l’évolution des réseaux mobiles, elles simulent l’exposition de plus de 130 milliards de points. Ces cartes sont issues de calculs modélisant la propagation des ondes dans un environnement en trois dimensions. Elles intègrent les données des bases cartographiques de l’IGN et les caractéristiques des stations de téléphonie mobile situées en extérieur et autorisées par l’ANFR.
Par codes couleurs, de violet à orange, le simulateur permet d’estimer le niveau de champ électrique calculé à 1,5 m au-dessus du sol, exprimé en Volt par mètre (V/m). Pour rappel, les valeurs limites réglementaires pour les antennes de la téléphonie mobile en France sont comprises entre 36 et 61 V/m selon les fréquences utilisées.
En naviguant dans l’outil cartographique, les niveaux simulés apparaissent très inférieurs à ces valeurs limites, en particulier en zone rurale. « Des zones d’expositions plus importantes peuvent apparaître localement, le plus souvent en présence de relief ou en milieu urbain », précise toutefois l’ANFR.
Un outil de transparence pour les habitants et les maires
Cette simulation permettra d’orienter la surveillance vers les zones où l’exposition est susceptible d’être plus élevée. « Dans ces lieux, l’ANFR effectuera des mesures sur le terrain pour vérifier le respect des seuils autorisés, indique-t-elle. Dans l’éventualité où un dépassement serait constaté, l’agence demanderait un arrêt immédiat de l’émetteur radioélectrique en cause et imposerait des mesures correctives. »
Ce nouvel outil constitue également un bon moyen d’information pour les habitants qui résident à proximité de ces sites mais aussi pour les collectivités locales qui jouent un rôle important lors de l’implantation d’un nouveau pylône. Il pourrait être aussi une arme supplémentaire pour les collectifs anti-5G en cas de surexposition.
Sur son site, l’ANFR rappelle que le décret du 3 mai 2002 qui fait référence en la matière, ne prévoit pas de distance minimale à respecter entre un émetteur et des habitations ou autres lieux publics. Son article 5 demande seulement d’assurer une exposition aussi faible que possible pour les établissements scolaires, les crèches ou les établissements de soins, lorsqu’il se situent dans un rayon de 100m, « tout en préservant la qualité de la réception. »