Euro numérique : «  »Nous voulons nous rapprocher d’un prototype viable »

Euro numérique : ""Nous voulons nous rapprocher d'un prototype viable"


A quand « l’euro digital » ? Face à la jungle des cryptomonnaies actuelles, états et autorités de régulation monétaire planchent sur des monnaies numériques adossées à des monnaies classiques, émises par des banques centrales.

C’est dans ce contexte que la Banque de France annonce poursuivre dans le cadre d’une seconde phase ses expérimentations d’un « euro digital ».

« Nous voulons nous rapprocher d’un prototype viable, le tester en pratique avec plus d’acteurs privés et plus de Banques centrales étrangères au second semestre de cette année et l’an prochain » a dit François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France hier mardi.

« Avec les cryptomonnaies non adossées, personne n’est responsable »

La Banque centrale avait annoncé en décembre dernier avoir conclu « avec succès » la première phase d’expérimentation de l’euro digital. Le projet date de fin 2019, en réponse à des initiatives privées de stablecoin, comme celle de Facebook, qui a depuis renoncé.

La similarité entre ces monnaies numériques émises par des Banques centrales et les cryptomonnaies comme le Bitcoin ou l’Ethereum est que la technologie blockchain est utilisée dans les deux cas pour permettre des échanges décentralisés et infalsifiables.

La différence est que leur volatilité devrait être moins importante que les fluctuations de cours des cryptomonnaies, leur valeur étant adossée sur aux monnaies des banques centrales.

En avril dernier, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE (la Banque centrale européenne) en charge du projet d’euro numérique, dressait un bilan accablant de l’état du secteur des cryptomonnaies.

« Avec les cryptomonnaies non adossées, personne n’est responsable et cela les rend purement spéculatifs par nature, et donc très volatils. Comme dans un système de Ponzi, une telle dynamique ne peut se poursuivre que tant qu’un nombre croissant d’investisseurs croient que les prix vont continuer à augmenter et qu’il peut y avoir une valeur non adossée à un flux de revenus ou à une garantie. Jusqu’à ce que l’enthousiasme disparaisse et que la bulle éclate ».

Avec l’émission de CBDC (monnaies numériques de banque centrale), les banques centrales veulent proposer une alternative. « Les banques centrales doivent s’engager encore davantage dans l’innovation numérique en modernisant les infrastructures financières de gros, en exploitant des systèmes de paiement de détail rapides et en se préparant à l’émission de monnaies numériques de banque centrale » disait le banquier.

A noter que des initiatives de même nature ont lieu ailleurs. Ainsi, la Chine teste via une loterie sa cryptomonnaie nationale.La Banque d’Angleterre ouvre de son côté la voie aux « Britcoins ».





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