Des centaines de personnes, dont des membres du Hezbollah, ont été blessées et plusieurs sont mortes, mardi 17 septembre, à travers le Liban dans l’explosion simultanée de bipeurs.
Les bipeurs (pagers en anglais) sont des appareils de communication rudimentaires. Très populaires dans les années 1990, avant la démocratisation du téléphone portable, ils permettent de recevoir de courts messages d’alerte ou textes, et dans certains cas d’en envoyer. Jusque très récemment, ils étaient encore massivement utilisés dans les hôpitaux britanniques.
Fonctionnant à l’aide de piles ou d’une batterie, ces petits appareils sont dotés d’une grande autonomie. Leur faible puissance électrique rend très improbable qu’ils aient pu provoquer les explosions puissantes qui ont fait plusieurs milliers de blessés.
Téléphones bannis des combats
L’agence de presse Reuters rapportait cet été que le Hezbollah avait recours à des technologies de communication de plus en plus rudimentaires, dont des bipeurs, pour contrer les capacités de surveillance d’Israël, un des pays les plus avancés en matière de surveillance numérique.
A la fin de 2023, le Hezbollah avait demandé aux résidents du sud du pays, voisin d’Israël, de déconnecter leurs caméras de surveillance de peur qu’elles soient piratées par les services de renseignement de l’Etat hébreu. Consigne a aussi été passée aux combattants de ne pas emporter leur téléphone portable lors des combats.
Certains modèles de bipeurs professionnels disposent d’une fonctionnalité de chiffrement des messages. En 1996, Yéhia Ayache, considéré comme le principal artificier du Hamas, avait été tué par l’explosion d’un téléphone portable contenant 15 grammes d’un puissant explosif, le RDX.