Les frasques d’Elon Musk ne vont pas en s’améliorant. Dans une lettre publiée sur X/Twitter lundi soir, le commissaire européen Thierry Breton a rappelé au réseau social les obligations qui lui sont imposées par le récent règlement européen sur les services numériques (DSA).
Elon Musk a répondu en publiant une image issue du film « Tonnerre sous les tropiques » et invitant le commissaire européen à « prendre un peu de recul et aller se faire foutre. »
Diplomatie de choc
La lettre de rappel à l’ordre cite en exemple les « récents événements en Grande Bretagne », en référence aux émeutes anti-immigrations qui affectent le pays depuis le début de l’été, ainsi que l’interview de Donald Trump par Elon Musk en direct du réseau social qui a eu lieu lundi soir.
Le texte de la Commission rappelle le fait que sous le régime du DSA, qui prévoit notamment que X/Twitter doit mettre en œuvre des mesures de signalement et de retrait des contenus jugés illicites, et informer la Commission des efforts déployés en la matière.
Le texte souligne également le fait que le réseau social est visé par une enquête de la Commission européenne depuis décembre 2023 portant précisément sur la question de la modération des contenus illicites sur X/Twitter.
Des menaces et des sanctions
A la fin du mois de juillet, la Commission avait présenté ses conclusions préliminaires dans son enquête et estimait que la politique de commercialisation des comptes certifiés sur X/Twitter était trompeuse. Là aussi, Elon Musk ne s’était pas privé de répondre en assurant que la Commission européenne lui avait proposé un « accord secret » ayant pour objectif de censurer les contenus des utilisateurs, un accord qu’il aurait refusé, avant de promettre d’attaquer la décision de la Commission devant les tribunaux.
Dans la lettre, Thierry Breton appelle donc le réseau social à revoir l’efficacité de ses outils de contrôle des contenus illicites et rappelle que la Commission n’hésitera pas à se servir des différents outils à disposition pour remettre le réseau social en conformité avec la loi. Le texte permet d’infliger des amendes, dont le montant peut s’élever à 6% du chiffre d’affaires global de la société jugée en infraction.
Mais la lettre évoque plutôt la possibilité de mettre en place des « mesures provisoires » : ces dispositions permettent à la Commission d’imposer certains changements à une plateforme avant que l’investigation ouverte ne parvienne à son terme. Un outil que la Commission ne craint pas d’utiliser, si elle estime qu’il s’avère nécessaire pour protéger les citoyens européens.