face à la plainte d’Elon Musk, OpenAI ressort les vieux dossiers

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Créatrice du robot conversationnel ChatGPT s’appuyant sur le modèle de langage GPT-4, l’entreprise OpenAI doit faire face à de multiples plaintes attaquant la façon dont elle a entraîné son intelligence artificielle avec des données qui pouvaient être couvertes par des droits d’auteur.

A ceci vient de s’ajouter la plainte du milliardaire Elon Musk, qui a participé à la fondation d’OpenAI en 2008 avant de s’en éloigner, qui estime que la firme s’est éloignée de son objectif initial, à savoir développer des technologies positives pour l’humanité et dans un cadre ouvert, pour se tourner vers le profit à tout prix sous l’impulsion de Microsoft avec des modèles fermés.


OpenAI avait initialement été créée sous le statut d’organisation à but non lucratif pour attirer des spécialistes de l’intelligence artificielle puis elle a basculer vers un statut à but lucratif plafonné pour attirer des investissements et assurer le développement de ses produits.

Le milliardaire évoque ainsi une sorte de trahison du contrat initial et des objectifs qui pourraient désormais conduire à une catastrophe pour l’humanité au nom de la seule rentabilité.

L’émergence de l’IA générative, une histoire de (très) gros sous

OpenAI n’a pas tardé à répondre aux arguments de l’homme d’affaires en affirmant que la plainte n’a aucune consistance et qu’elle compte en faire la démonstration devant un tribunal.

Si ses dirigeants, dont son CEO Sam Altman, affirment que « la mission d’OpenAI est de permettre que l’AGI (intelligence artificielle générale) soit bénéfique à l’ensemble de l’humanité« , la riposte aux arguments de la plainte passe par la diffusion d’emails échangés avec Elon Musk et datés de 2015 à 2018 dans lesquels le milliardaire recommande à OpenAI…ce qu’il lui reproche aujourd’hui.

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Il évoque ainsi dans ces anciens messages la nécessité de trouver de l’argent frais, beaucoup et rapidement, en attirant des investisseurs, à hauteur de « plusieurs milliards par an » pour espérer survivre, notamment face à d’autres acteurs comme Deepmind de Google qu’il voyait alors dominant.

OpenAI indique que le projet initial était de lever 100 millions de dollars mais que la structure à but non lucratif ne permettait pas d’aller beaucoup plus loin alors qu’Elon Mus lui-même évoquait l’impératif de disposer de levées d’au moins 1 milliard de dollars pour espérer avancer.

Elon Musk avait également donné un avis positif concernant l’idée de se tourner vers un modèle plus fermé en ne partageant plus autant les travaux (voire plus du tout) avec la communauté.

Conserver le cadre ouvert reviendrait à « offrir » le fruit des travaux à une concurrence capable de l’intégrer et de l’exploiter à une plus grande échelle. C’est là encore un grief de la plainte récemment déposée contre OpenAI.

Elon Musk, arroseur arrosé ?

Les messages suggèrent que c’est à partir de 2017 que les dirigeants d’OpenAI ont pris conscience qu’il faudrait de très lourds investissements pour espérer percer et qu’il était dès lors nécessaire de d’avoir une vision moins idéaliste et plus pragmatique.

Le milliardaire se proposait de devenir le CEO d’une entité devenue à but lucratif pour attirer les investisseurs et d’en détenir la majorité du capital mais l’initiative n’a pas abouti, faute de consensus sur la manière de procéder et face à la crainte de voir un homme seul détenir tous les pouvoirs.

Il apparaît également qu’Elon Musk proposait à ce moment de fusionner Tesla et OpenAI avec l’idée d’utiliser le savoir-faire de cette dernière en matière d’IA pour développer la conduite autonome, les revenus de Tesla pouvant servir à apporter l’argent frais nécessaire pour contrer Google dans le domaine de l’IA.

Le projet ne s’est jamais concrétisé et c’est finalement vers Microsoft qu’OpenAI s’est tournée pour servir de parrain attentif aux développements de son modèle d’IA.

Il est de plus en plus clair que le lancement de ChatGPT fin 2022, ouvrant la voie aux IA génératives, était surtout destiné à bousculer Google en prenant les devants mais sans forcément avoir un produit totalement fini et sans avoir cerné les conséquences de cette mise à disposition qui conduisent maintenant les autorités à tenter de poser un cadre régulant le développement des IA. Mais il est possible qu’il soit déjà déjà trop tard pour cela.

Les arguments d’OpenAI porteront-ils pour faire annuler ceux d’Elon Musk dans sa plainte ? Le débat promet d’être intéressant.



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