L’organisation non gouvernementale (ONG) Global Witness a rendu publics, lundi 15 août, les résultats d’une campagne de testing qu’elle a effectuée au Brésil pour mesurer l’efficacité des pratiques de modération des publicités politiques dans le pays.
Le Brésil votera, le 2 octobre, pour les élections générales ; l’élection oppose principalement le président sortant, Jair Bolsonaro (extrême droite), à l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (gauche). Comme lors des précédents scrutins dans le pays, la campagne a été marquée par d’importantes campagnes de désinformation, principalement au profit de M. Bolsonaro.
Global Witness a créé et tenté de mettre en ligne plusieurs campagnes de publicités politiques contenant des informations clairement fausses : mauvaise date pour le scrutin, messages trompeurs sur le vote par correspondance… Le compte ayant acheté ces publicités était situé hors du Brésil, les publicités étaient payées en devises étrangères et le compte n’avait pas confirmé son identité, ce qui est normalement obligatoire pour pouvoir publier des publicités politiques sur Facebook. Autant de signaux d’alerte qui auraient, en théorie, dû mettre la puce à l’oreille des services de modération de Facebook.
Selon Global Witness, toutes ces publicités ont été validées et publiées sur Facebook, sauf une. Et, au terme de six jours d’attente, cette dernière a finalement été mise en ligne, sans explication.
Elections à risque
Le Brésil fait partie des pays identifiés comme « à risque » pour des campagnes de désinformation par Facebook et bénéficie en théorie de moyens spécifiques supplémentaires pour détecter et contrer des opérations de déstabilisation. Sollicitée par Global Witness, l’entreprise affirme être « profondément engagée dans la protection des élections au Brésil et dans le reste du monde », mais n’a donné aucune précision sur les raisons pour lesquelles ces publicités manifestement interdites avaient pu être publiées.
Dans de précédentes campagnes de testing, Global Witness avait montré que des messages haineux en Birmanie, en Ethiopie ou encore des appels à la violence au Kenya passaient aisément entre les mailles du filet de la modération de Facebook.