Facebook a conclu un accord préliminaire dans un procès lancé en 2018 réclamant des dommages et intérêts au réseau social pour avoir laissé des tiers, dont la société Cambridge Analytica, avoir accès aux données privées des utilisateurs.
Selon un document judiciaire déposé vendredi 26 août auprès d’un tribunal de San Francisco, Facebook a demandé la suspension des procédures pour soixante jours « afin de finaliser l’accord par écrit et de le présenter au tribunal ».
Le réseau social ne mentionne pas de montant ni les termes de cet accord dans ce procès en nom collectif. Interrogée par l’AFP, Meta, la maison mère de Facebook, n’avait pas répondu samedi.
Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg auraient dû témoigner
L’accord intervient alors que le PDG de Meta, Mark Zuckerberg et sa directrice générale Sheryl Sandberg, qui a annoncé sa démission en juin après quatorze ans dans l’entreprise, devaient témoigner devant la justice en septembre, dans le cadre de ce scandale.
Dans une procédure lancée depuis quatre ans, des utilisateurs de Facebook accusaient le réseau social d’avoir enfreint les règles de protection de la vie privée en partageant leurs données à des tierces parties, dont la firme Cambridge Analytica, liée à la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. L’entreprise, qui a fermé depuis, avait collecté et exploité, sans leur consentement, les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook. Ces informations auraient été utilisées pour élaborer un logiciel destiné à orienter le vote des électeurs américains en faveur de Donald Trump.
Une amende de 5 milliards de dollars en 2019
En juillet 2019, les autorités fédérales ont imposé à Facebook une amende de 5 milliards de dollars (l’euros est à parité avec le dollar) pour avoir « trompé » ses utilisateurs et lui ont imposé un contrôle indépendant de sa gestion des données personnelles.
Depuis que le scandale de Cambridge Analytica a éclaté, Facebook a supprimé l’accès à ses données à des milliers d’applications, soupçonnées d’en abuser, restreint la quantité d’informations accessibles aux développeurs en général et facilité, pour les utilisateurs, le calibrage des restrictions en matière de partage des données personnelles.
Les critiques visant Facebook n’ont pas cessé pour autant. En 2021, les « Facebook Files », des milliers de documents internes révélés par une lanceuse d’alerte, ont montré les failles dans la régulation du puissant réseau social américain.