Les pertes de Faraday Future ont rétréci entre le premier et le deuxième trimestre. Pourtant le constructeur n’a généré aucun revenu et ses actionnaires lui ont fait payer le prix fort en bourse : l’action baisse de 17 %.
Au cours du deuxième trimestre 2023, les pertes de Faraday Future ont diminué de 16,8 millions de dollars, passant de 141,7 millions à 124,9 millions de dollars, a indiqué la société californienne dans une lettre aux actionnaires. Après huit ans sans pouvoir lancer sa production, le constructeur a enfin révélé en mars dernier son premier châssis pour son premier modèle électrique, le FF91, mais s’est rapidement résolu à retarder ses livraisons, qui s’écouleront encore au goutte-à-goutte cette année.
L’action de Faraday Future a baissé de 17,60 % lors de la séance du lundi 21 août 2023 sur le Nasdaq.
Les analystes avaient estimé que l’entreprise arrive à se ressaisir et remonter plus efficacement la pente, alors qu’ils s’attendaient à des pertes réduites à moins de 90 millions de dollars. Dans sa lettre, Faraday Future a dit que sa production devrait augmenter progressivement au cours de l’année, et qu’elle étudiait alors les possibilités de financement, notamment par emprunt basé sur les actifs. Quant aux ventes, elle précisait uniquement en mai dernier signer « activement des contrats ».
La quête de financement externe se présentera comme une énième bouée de sauvetage à une entreprise qui a déjà cramé des milliards de dollars pour se maintenir, passant par de nombreux actionnaires comme LeEco, Evergrande Health Industry Group, The9 Limited ou encore Geely, mais aussi ATW Partners et FF Top Holding. Entre 2019 et 2021 d’ailleurs, l’entreprise n’était plus qu’un nom, l’ombre d’elle-même avant son arrivée en Bourse.
Pourtant, sa direction se veut confiante pour que le troisième trimestre face l’objet des premiers revenus. « Pour le troisième trimestre, nous prévoyons de disposer de liquidités provenant des ventes de véhicules, ainsi que de financements provenant d’engagements existants et de déclarations d’immatriculation efficaces pour nous aider à financer nos besoins de trésorerie à mesure que nous accélérons la production de véhicules », peut-on lire dans un communiqué.
Entre la Chine et les États-Unis
Pour soutenir la production, Faraday Future dit que la taille de son équipe triplera et qu’une deuxième équipe de production viendra se greffer à la première. Mais nous ne disposions pas d’informations sur les ressources actuelles de production pour pouvoir nous rendre compte de l’échelle. Entre la Chine et les États-Unis, la marque dit qu’elle emploie 590 personnes et que ses infrastructures lui permettront d’atteindre 10 000 exemplaires produits par an. Un objectif qui n’est pas rattaché à une année précise.
En parallèle à son défi de production, Faraday Future travaille sur la difficile mission (mais indispensable) de s’implémenter à la fois aux États-Unis et en Chine. Pour cela, elle a créé une société basée à Huanggang, du nom de FF Auto Hubei, avec comme propriétaire la holding baptisée FF Hong Kong Holding Limited. Son capital est de 100 millions de dollars, et le siège global de la marque est resté quant à lui à Los Angeles, en Californie.
Source :
Faraday Future