Faut-il encore investir dans les NFT ?

Faut-il encore investir dans les NFT ?


Rappelez-vous, mars 2021, il y a une éternité. En quelques clics, un collage numérique de Beeple décrochait 69 millions de dollars chez Christie’s. Le monde de l’art découvrait les NFT, ces jetons non fongibles (non-fungible tokens en anglais) adossés aux cryptomonnaies. Un an plus tard, rien ne va plus : en un semestre, la bulle s’est dégonflée.

Alors qu’il culminait à plus 56 200 euros en novembre 2021, le bitcoin évolue désormais autour des 20 000 euros. Et la plate-forme de veille Chainalysis comptabilisait en septembre un volume de ventes de 279 millions de dollars (environ 285 millions d’euros), contre 4,7 milliards de dollars neuf mois plus tôt. « Les gens sont moins enclins à prendre des risques », constate l’économiste maison Ethan McMahon.

Caroline Vossen et Albertine Meunier, cofondatrices de l’Avant Galerie Vossen, la toute première galerie en France à montrer des NFT dès 2019, s’en amusent. « C’est assez impressionnant de voir à quel point la fin de la spéculation a fait perdre beaucoup d’intérêt au sujet », ironisent-elles. Philosophes, les deux pionnières, qui en trois ans ont vendu une soixantaine de NFT, estiment qu’« il ne reste aujourd’hui que ceux qui y ont toujours cru et qui continuent à collectionner ».

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C’est dans ce contexte chahuté que s’est ouverte, le 19 septembre, la NFT Factory, rue Saint-Martin, à Paris (4e arrondissement), un lieu mixte fondé par une cinquantaine d’acteurs de la galaxie 3.0. « Nous nous inscrivons sur le temps long, insiste sa PDG Lucie-Eléonore Riveron. Nous avons la conviction que les NFT, clés de voûte du Web3, vont révolutionner nos vies, comme Internet il y a vingt ans. » Son objectif ? Démystifier les jetons numériques auprès du grand public. « La NFT Factory, c’est concret, ça existe, c’est tangible, je pense que pour beaucoup cette projection dans le réel leur permettra enfin de pouvoir aborder plus facilement le sujet », prophétise Brian Beccafico.

Obvious et Takashi Murakami

Ce jeune spécialiste NFT chez Sotheby’s, qui surveille les cours des jetons numériques comme le lait sur le feu, n’est d’ailleurs pas inquiet. « Les prix sont plus bas en moyenne, la frénésie autour des collectibles [« objets de collection »] s’est estompée », reconnaît-il, tout en estimant que « la demande chez Sotheby’s se stabilise autour d’une moyenne journalière de cinquante mille acheteurs sur les derniers mois, le double de septembre 2021 ». Pour la New-Yorkaise Fanny Lakoubay, qui conseille une quinzaine de collectionneurs de NFT, la baisse n’est qu’une « étape naturelle d’un marché naissant ».

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