Cela fait des années qu’a été lancé le programme Galileo, avec la promesse de disposer d’un système GPS souverain propre à l’Europe d’une part, mais aussi ultra performant avec une précision de l’ordre de 20cm en horizontal et 40cm en vertical.
La constellation dispose actuellement d’un peu plus de 20 satellites utilisables situés en orbite à 23 222 km d’altitude et jusqu’ici, c’était Ariane 5 qui allait positionner les nouveaux satellites qui étendent progressivement le maillage du réseau pour une meilleure couverture et toujours plus de précision HAS.
Galileo : un programme ambitieux tributaire d’Ariane 6
Concrètement, il s’agit pour l’Europe d’avoir son propre GPS pour se détacher de la domination des USA tout en profitant d’un service plus performant… Les technologies déployées sont particulièrement sensibles et c’est pourquoi il était jusqu’ici entendu que le programme dispose d’un cloisonnement complet, de la conception au développement, production et mise en orbite.
Mais avec la mise à la retraite d’Ariane 5 alors même qu’Ariane 6 n’a pas encore prête se pose la question de l’avenir du programme Galileo.
Cela fait des années qu’Ariane 6 est en développement avec l’objectif de proposer un lanceur réutilisable et modulable, capable d’accéder à l’espace à bas coût pour les charges légères, comme pour les charges les plus lourdes. Deux fusées sont prévues avec Ariane 62 et Ariane 64, le chiffre des unités correspondant au nombre de boosters associés au lanceur.
Le projet Ariane 6 a toutefois accumulé les retards et vu son budget exploser… Des facteurs imputables au choix de ne confier le développement qu’à un seul acteur : ArianeGroup, par souci de confidentialité et de secret technologique.
Un premier vol test était initialement prévu en 2020… Avant d’être reporté à fin 2023. Selon les estimations des groupes scientifiques et ingénieurs, il y a de fortes chances pour que le premier vol soit finalement décalé à début 2024. La situation est d’autant plus critique qu’à terme, Ariane 6 pourrait malgré tout proposer des vols plus chers que la Falcon 9 de SpaceX qu’elle est censée remplacer, avec une fiabilité moindre.
Faute de fusée européenne, SpaceX pourrait rafler la mise
Selon Politico, il se murmure que la Commission européenne aurait ainsi pris contact avec des prestataires américains dans le but de négocier le lancement de plusieurs satellites Galileo en attendant qu’Ariane 6 soit prête.
Il se pourrait donc que SpaceX se retrouve à devoir embarquer quelques satellites de 700 kg dans ses Falcon 9 afin de ne pas retarder le déploiement du réseau Galieao. L’Europe avait envisagé 3 lancements de satellites au cours de l’année 2023, situation remise en question par la mise au rebut d’Ariane 5.
Il se dit également que SpaceX pourrait ne pas être la seule société à profiter de cette situation : la Commission européenne aurait également pris contact avec United Launch Alliance pour un lancement depuis le lanceur Vulcan, un lanceur qui n’a, comme Ariane 6, encore jamais effectué de vol test.
Dans ces conditions, c’est à se demander de l’utilité même de continuer le développement d’Ariane 6 dont le budget a quasiment doublé pour s’élever à 4,4 milliards de dollars.