Après le vote du Parlement européen, le texte prévoyant l’arrêt des ventes de véhicules essence et diesel à partir de 2035 en Europe devait être validé ce mardi 7 mars 2023 par l’ensemble des Etats membres de l’UE pour être applicable.
Sauf que l’Allemagne a finalement choisi de s’abstenir, bloquant le processus et reportant ce vote à une date ultérieure, non communiquée. Le texte prévoit l’arrêt des ventes de véhicules et utilitaires légers utilisant une motorisation thermique et le recours unique aux véhicules électriques.
En ne validant pas le texte, l’Allemagne ne permet pas de fixer une bonne fois pour toutes les conditions de cette transition et laisse encore une marge de manoeuvre pour de possibles négociations sur certains aspects.
Se ménager de la place pour discuter des alternatives
D’autres pays, comme l’Italie et la Pologne, avaient manifesté leur opposition au texte mais n’avaient pas la capacité à eux seuls d’en bloquer la validation. L’arrivée de l’Allemagne dans leurs rangs change la donne et empêche d’atteindre la majorité qualifiée (55% des Etats avec une représentation d’au moins 65% de la population européenne) pour faire passer le texte.
L’angle d’attaque pour justifier ce rejet de la proposition de loi, c’est la question des carburants de synthèse. Ces carburants, moins polluants que leurs carburants fossiles classiques, ont pu être vus comme une alternative qui permettrait de prolonger l’utilisation des motorisations thermiques tout en contribuant à la réduction des gaz à effet de serre.
Et les carburants de synthèse ?
En choisissant une transition directe vers l’électrique, qui est aussi dictée par l’urgence climatique, le texte européen ne laisse guère de marge à ces alternatives, même si les carburants synthétiques ou e-carburants ne sont pas exclus à l’avenir…dans la mesure où ils confirment leur capacité à contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L’Allemagne voudrait donc que cette voie des carburants de synthèse (et son infrastructure) soit mieux définie et encadrée par le texte en vue d’une utilisation dans le transport routier.
Ce n’est pas encore un coup d’arrêt pour le projet de passage au tout électrique en Europe d’ici 2035 mais cela reste tout de même une fissure dans l’unité affichée de l’Europe de faire figure de bon élève dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.