C’est la chronique d’une mort annoncée. Déployé à partir des années 1970, le Réseau Téléphonique Commuté (RTC) arrive en fin de vie (Lire le dossier de ZDNET : Fin du téléphone fixe ‘RTC’ : les prochaines échéances et les atouts du « tout IP ». Obsolète, lent et cher à maintenir, le réseau en cuivre se voit avantageusement remplacé par la fibre optique. Avec la fin de la fameuse prise en T, les particuliers comme les entreprises sont appelés à mettre fin à leurs abonnements en téléphonie analogique et en ADSL pour basculer dans le monde tout IP.
Si la sortie totale du cuivre est prévue en 2030 pour une fin de souscription des offres commerciales en xDSL dès janvier 2026, l’arrêt technique du RTC se fera progressivement par lots de « plaques ». Chaque plaque correspond à « un regroupement de communes et/ou d’arrondissements situés dans un même département », explique la Fédération Françaises des Télécoms dans un document pédagogique.
Rennes, Vanves et Saint-Leu dans le lot 1
La bascule deviendra bientôt une réalité pour les habitants de 162 communes de métropole et d’Outre-Mer. L’opérateur historique, Orange, a dressé la liste des municipalités concernées par le lot 1 et que l’Avicca, une association qui regroupe des collectivités « engagées dans le numérique » a rendue publique sur son site. Parmi les opérateurs identités par l’Avicca, ce sont principalement Axione, Altitude Infra et Orange qui seront à la manœuvre sur ce premier lot.
Impossible, bien sûr, de lister toutes les communes en question. Selon le décompte réalisé par le site Ariase, quelque 386 000 foyers sont concernés dans 23 départements. On note une répartition assez équitable sur le territoire avec néanmoins une prédominance des départements des Hauts-de-France et du grand Ouest.
Il en va de même pour le ratio entre communes rurales, zones moyennement denses et zones urbaines. Huit municipalités dépassent les 10 000 habitants dont Rennes (concernée pour partie), Saint-Leu (La Réunion), Vanves (92) ou Guyancourt (78). Pour savoir si votre commune est sujette à la fermeture prochaine du cuivre, il est possible d’interroger la carte interactive mise en ligne par Orange.
Les communes retenues n’ont pas été choisies au hasard. Selon l’Avicca, 104 communes sur les 162 sont intégralement raccordables à la fibre. L’association « s’étonne néanmoins de la présence de 30 communes beaucoup moins bien couvertes, l’une d’entre elle n’atteignant que 87% de locaux raccordables. Même si ces communes sont en nombre en apparence limitée, ce sont près de 8 000 locaux qui restent à déployer avant d’envisager y fermer le réseau cuivre. »
A l’occasion des vœux de l’Arcep, l’autorité de régulation du secteur des télécoms, sa présidente, Laure de La Raudière a été claire sur ce point : « pour vouloir fermer le réseau cuivre, il faut aussi que les déploiements des réseaux en fibre optique soient terminés. Or, nous constatons depuis quelques mois, que, même si le volume global reste élevé, du fait des déploiements en zones d’initiative publique notamment, il ralentit de façon inquiétante dans les zones moins denses d’initiative privée et dans les zones très denses. »
Tenir compte des réfractaires au changement
Par ailleurs, l’Avicca note que « les premiers retours des expérimentations montrent que le nombre de réfractaires au changement de technologie est tout sauf anodin. De même, certaines prises, notamment s’agissant des locaux professionnels, sont en nombre insuffisants ». Pourquoi ainsi « s’encombrer dès le début de milliers de locaux potentiellement problématiques à raccorder » interroge le collectif.
Le retour des villes pilotes est, à cet égard, intéressant. Selon le témoignage des maires de deux communes des Yvelines, Voisins-le-Bretonneux et Lévis-Saint-Nom, recueilli par L’Usine Digitale, la bascule s’est faite dans de bonnes conditions.
Peut-être plus encore que les particuliers, l’enjeu de migration s’avère particulièrement sensible pour les entreprises. Une phase d’audit peut être nécessaire pour établir un schéma directeur. A l’occasion du passage au tout IP, certaines sociétés devront, en effet, remiser leur vieil autocommutateur (PABX) et les terminaux non compatibles pour câbler et s’équiper de neuf.
Il s’agira aussi de définir les services innovants vers lesquels évoluer comme la messagerie unifiée ou le serveur vocal interactif (SVI). Une bonne dose d’anticipation sera donc requise et, ce, d’autant plus que les opérateurs et prestataires spécialisés risquent d’être fortement sollicités à l’approche de l’échéance.
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