Forfaits en baisse et investissements en hausse, l’effet ciseaux …

Forfaits en baisse et investissements en hausse, l’effet ciseaux ...


Cocorico ! La France possède le plus grand nombre de foyers éligibles à la fibre en Europe, selon l’étude annuelle de la Fédération Française des Télécoms, réalisée par le cabinet EY Parthenon. Avec un taux couverture de 89 % et 23 millions de locaux raccordés au mois de juin, notre pays dépasse l’Italie et le Royaume, avoisinant les 60 %, et surtout l’Allemagne qui plafonne à 40 %.

Côté mobile, la 5G décolle enfin. La part des cartes SIM compatibles avec le dernier standard de téléphonie a triplé pour atteindre 21 % des cartes actives en France l’an dernier.

La construction de ces réseaux très haut débit ont mobilisé, en cumulé, 113 milliards d’euros d’investissement sur la dernière décennie, dont 14 milliards d’euros en 2023. Un niveau d’engagement nettement supérieur aux autres secteurs d’infrastructure comme les réseaux électriques, ferrés ou autoroutiers.

Le prix du gigaoctet a diminué de 68 % en 5 ans

Autre originalité hexagonale : le prix des forfaits. Avec, en moyenne, 14 euros pour un abonnement mobile et 35 euros dans le fixe, soit un total de 47 euros par mois, la France propose les tarifs télécoms les plus bas en Europe. Ils sont quasiment deux fois moins chers qu’au Royaume-Uni (83 euros) et en Allemagne (84 euros). Ne parlons pas des États-Unis dont les abonnés dépensent en moyenne 171 euros.

Alors que, depuis 2019, la consommation de données mobiles croît de 26 % par an, le prix du gigaoctet a diminué de 68 % durant la même période.

A 70 centimes d’euro, le coût du Go en France est près de quatre fois inférieur à la moyenne européenne qui s’établit à 20 centimes d’euro.

Les télécoms, 2,8 % du budget des Français

Profitant de tarifs en baisse de 5 points entre 2023 et 2024, en dépit de l’inflation, les ménages français ne consacrent que 2,8 % de leur budget à la téléphonie mobile et à l’accès internet. En partant d’une base 100 en 2013, l’indice des prix dans les télécoms est de 91 en 2024 alors que ceux des services postaux (190), de l’électricité (183) ou du gaz (180) ont littéralement explosé.

De la même manière, sur la marché entreprise, la consommation des données mobiles a augmenté de 22 % par an, entre 2018 et 2022, alors que le montant de la facture diminuait de 7 % sur la même période.

En investissant dans le très haut débit 125 euros par habitant contre 55 euros et 94 euros pour leurs homologues espagnols et italiens, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont le niveau d’engagement le plus élevé parmi les plus grands pays européens.

Payé en retour ?

Non empreint de lobbying, l’étude de la Fédération Française des Télécoms, qui réunit les grands opérateurs télécoms nationaux, entend montrer que si le secteur préserve le pouvoir d’achat des Français, il n’est pas payé en retour.

Il serait tout d’abord matraqué fiscalement. La fiscalité spécifique pesant sur les acteurs du marché continue de croître de 5 % par an pour atteindre 1,6 milliard d’euros en 2023. Les opérateurs télécoms seraient soumis à un niveau d’imposition deux fois plus élevé que la moyenne des entreprises cotées au CAC 40 alors qu’ils investissent plus de deux fois.

Autre marotte : le déséquilibre dans le partage de la valeur entre les opérateurs et les autres acteurs du numérique comme les fabricants de terminaux, les plateformes de streaming ou les géants du web. En 2023, ils ont généré 34 % des revenus du secteur numérique, tout en assumant 53 % des investissements et 56 % des contributions fiscales.

Bons élèves de la transition énergétique

« Dans ce contexte, une nouvelle donne est nécessaire pour le secteur des télécoms, afin de retrouver les conditions d’un investissement soutenable dans les infrastructures numériques, nécessaires à la compétitivité de l’ensemble de l’économie », estime la FFTélécoms.

Un débat qui été ouvert au niveau de l’Union européenne par le livre blanc de la Commission européenne sur la connectivité, le rapport Letta sur l’avenir du marché unique et le rapport Draghi sur la compétitivité européenne.

En bons élèves, les opérateurs télécoms rappellent leurs impacts positifs au développement de cet écosystème numérique. Ils fournissent les infrastructures essentielles pour le développement de l’intelligence artificielle et luttent activement contre les cybermenaces.

Par ailleurs, les opérateurs intensifient leurs efforts pour réduire leur empreinte carbone. La consommation énergétique des réseaux fixes diminue de 11 % par an grâce à l’adoption croissante de la fibre optique, trois fois plus efficace que le cuivre. De même, le passage à la 5G fait baisser la facture environnementale des réseaux mobiles.



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