Ce n’est pas un ruban rouge qui a été coupé, jeudi 15 février, pour inaugurer le nouveau centre d’intelligence artificielle (IA) de Google à Paris. Mais une ampoule géante qui a été allumée par le PDG de Google, Sundar Pichai, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, la ministre du travail, Catherine Vautrin, et la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.
Du beau monde pour vanter l’ouverture de ce lieu, à l’heure où la course à l’IA cristallise d’importants enjeux économiques. Pour Google, lancé, comme la plupart des géants du numérique, dans une course technologique acharnée ; et pour la France, qui veut s’affirmer comme le leader européen du secteur.
Si cet espace, installé dans le 9e arrondissement de Paris, est nouveau, les 300 chercheurs et ingénieurs qui vont le rejoindre travaillaient déjà dans différentes équipes de la société établies en France, comme celles de Google DeepMind, Google Research, mais aussi de YouTube ou Chrome. Ils seront désormais rassemblés.
« Vous trouverez aussi un espace de dialogue et d’échange, et c’est là toute la singularité de ce lieu : notre ambition est qu’il soit un espace de collaboration avec tous les acteurs français de l’intelligence artificielle », a déclaré Joëlle Barral, directrice de la recherche chez Google DeepMind, pour présenter ce « hub », comme l’appelle l’entreprise. Objectif : nouer de nouveaux partenariats avec des centres de recherche français, comme l’Institut Curie, dont Sundar Pichai devait rencontrer jeudi la direction, ou le CNRS, dont certains projets liés à l’IA seront accompagnés par Google.
« Attirer des talents »
« Nos portes seront ouvertes à tous types de chercheurs », a annoncé Sundar Pichai, précisant que le groupe leur apporterait « un accès à des outils avancés ». Google ambitionne aussi, dans le cadre de son programme « Ateliers numériques » lancé il y a dix ans en France, de former 100 000 professionnels aux outils de l’IA d’ici fin 2025.
« Ce hub est une chance pour notre pays, qui va nous permettre d’attirer des talents et des savoirs », s’est félicité Bruno Le Maire. « Je veux profiter de cette inauguration pour dire à quel point nous sommes déterminés à ce que la France joue tout son rôle dans cette révolution », a-t-il ajouté. Le patron de Google a en parallèle été reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron, rapporte l’Agence France-Presse.
Google n’est pas le seul géant du numérique à disposer d’un centre de recherche sur l’intelligence artificielle à Paris. Facebook, notamment, avait ouvert en 2015 dans la capitale le laboratoire FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research), fondé par Yann Le Cun, pionnier de l’intelligence artificielle.