Google TV serait un gouffre financier malgré 300 millions d’appareils

Google Streamer Tv (3)


Google TV ne serait pas au mieux de sa forme. La plateforme de Google pour les téléviseurs connectés, qui englobe aussi Android TV, compte un nombre impressionnant de téléspectateurs… que Google ne sait pas rentabiliser. Voilà qui est plutôt ironique quand on connait le succès retentissant de YouTube sur la télé du salon !

En septembre dernier, Google annonçait avec tambour et trompette que sa plateforme Android TV/Google TV équipait 270 millions d’appareils actifs chaque mois. Un chiffre qui doit désormais dépasser les 300 millions, selon les indiscrétions de Janko Roettgers, de Lowpass. Sur le papier, un gros succès donc… mais en coulisse, ça ne serait pas la grande forme.

Google TV face à son pire ennemi : YouTube

Déjà parce que sur ces 300 millions, un bon paquet d’appareils fonctionnent avec Android TV, un système d’exploitation très malléable que les constructeurs peuvent adapter comme ils l’entendent. Par conséquent, Google a très peu de possibilité d’afficher sa propre publicité sur ces box et téléviseurs.

Et pour le reste des produits sous Google TV, l’interface télé « officielle » du moteur de recherche, la rentabilité ne serait pas au rendez-vous alors que le géant du web engloutit des centaines de millions de dollars par an pour le maintenir, et l’équilibre financier serait loin d’être atteint.

Le Google Streamer TV. – © 01net.com / Hanna Lavilic

Jusqu’à récemment, Google imposait aux éditeurs présents sur Google TV (une application de streaming, par exemple) de lui céder une partie de leurs espaces publicitaires, qu’il revendait lui-même pour en tirer des revenus. C’est une pratique courante dans le milieu, Vizio et Roku font de même.

Mais désormais, Google aurait rendu aux éditeurs le contrôle total sur ces emplacements et se contente de prélever une part de leurs revenus pub. Ce changement marque la reconnaissance implicite que les éditeurs sont plus efficaces que Google pour vendre leurs propres publicités.

L’un des problèmes de Google TV, c’est que la plateforme est populaire à l’international, dans des marchés où la rentabilité est plus faible qu’en Amérique du Nord. Pour les États-Unis, Google a noué des partenariats avec des constructeurs (Sony, TCL, Hisense) afin d’intégrer Google TV dans leurs télés connectées.

Mais conserver sa place sur les étals est coûteux. Amazon, principal concurrent de Google sur ce secteur, a notamment signé un partenariat avec le distributeur Costco pour remplacer les téléviseurs Google TV par des modèles Fire TV. Pour y parvenir, Amazon verse des primes aux fabricants et aux distributeurs — jusqu’à 50 $ par appareil activé, selon certaines sources. Google verse aussi des primes, mais à des niveaux inférieurs.

Face à cette escalade des coûts, on s’interroge en interne : le jeu en vaut-il la chandelle ? La vice-présidente de la division TV, Shalini Govil-Pai, affirme que l’entreprise continue d’investir, vantant une « portée mondiale » et une forte satisfaction des utilisateurs. Mais les sources de Lawpass laissent entendre que Google cherche à réduire la voilure, notamment en raccourcissant la durée de ses accords commerciaux.

Mais le principal concurrent de Google TV est une autre plateforme Google : il s’agit bien sûr de YouTube. Le service représente 25 % du streaming sur téléviseur aux États-Unis, avec 9,8 milliards de dollars de revenus publicitaires au dernier trimestre. Une dynamique et une puissance de feu qui poussent les équipes commerciales de Google à se concentrer sur YouTube, au détriment de Google TV.

Des dirigeants de YouTube considéreraient désormais que le budget de Google TV serait bien mieux utilisé pour financer la plateforme vidéo. Si Google TV ne devrait pas rejoindre (pas tout de suite) le fameux cimetière de l’entreprise, l’interface pourrait se contenter du statut de simple hobby, comme l’Apple TV l’est pour Apple.

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Source :

Lowpass



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