Google a bien abusé de sa position dominante dans le domaine de la recherche sur le web, a affirmé la justice américaine il y a deux semaines. Un coup de tonnerre qui pourrait complètement transformer l’entreprise… ou la renforcer.
La victoire du gouvernement américain face à Google début août a provoqué une onde de choc qui va se faire ressentir dans le secteur des technologies pendant des années. La justice s’est en effet rangée du côté du Department of Justice (DoJ) et des États américains qui avaient porté plainte contre l’entreprise qui a bien enfreint les règles antitrust dans le domaine de la recherche en ligne.
Mais une fois qu’on a dit ça, que va-t-il bien se passer ? Google a l’intention de faire appel, et pendant ce temps les autorités US planchent sur les sanctions possibles contre le moteur de recherche. Le DoJ envisage plusieurs « remèdes » que la justice pourrait imposer à l’entreprise.
La plus drastique évoquée par les sources du New York Times serait le démantèlement de Google, forcé de se séparer soit de Chrome, soit d’Android, soit de ces deux entités qui deviendraient donc des entreprises indépendantes soumises au jeu de la concurrence.
Autre scénario possible : Google devrait partager ses données avec ses rivaux, ce qui permettrait à ces derniers d’exercer une concurrence plus efficace. Enfin, il y a la question du chèque de Google à Apple, Samsung et quelques autres (dont Mozilla) pour être le moteur de recherche par défaut sur leurs plateformes.
C’est Apple qui en profite le plus, la somme versée par Google se montant à 20 milliards de dollars par an. En tout, le moteur de recherche engloutirait 30 milliards chaque année pour ces coûts d’acquisition du trafic (TAC). Mais cette arme est à double tranchant : si la justice oblige Google à abandonner sa pratique du TAC, cela lui fera économiser beaucoup d’argent… tout en conservant le bénéfice de rester le moteur de recherche par défaut !
Car même si Apple, Samsung et les autres proposent à leurs utilisateurs de sélectionner un moteur de recherche par défaut au lancement d’un navigateur web, comme c’est le cas en Europe, il y a de fortes chances pour que Google soit le choix de prédilection de la majorité. Jonathan Kanter, le patron de l’antitrust au DoJ, est conscient de ce paradoxe. Il veut s’assurer que les solutions sont « significatives » et qu’elles répondent aux besoins du marché actuel.
Le juge Amit P. Mehta, qui supervise le dossier, a demandé au DoJ et à Google de proposer un processus qui aboutira à une solution d’ici le 4 septembre. Une audience est prévue deux jours plus tard pour discuter des prochaines étapes.
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Source :
New York Times